Il n’y a pas que les automobilistes qui doivent composer avec le prix d’essence qui ne cesse de battre des records depuis l’automne dernier. Frédéric Dionne, qui opère le service de taxi à Saint-Pascal, a de la difficulté à voir la rentabilité.

« Quand même que le gouvernement me dirait demain matin au lieu de charger 1,75$, tu peux charger deux, mêmes trois dollars du kilomètre, qui va être capable de suivre ?», se questionne le propriétaire.

Il songe à lancer la serviette au printemps prochain et à fermer son entreprise, s’il se rend à fonctionner à perte. Les ainés et les gens vulnérables en seraient les premiers affectés, selon le chauffeur.

« Le chèque de pension aux dernières nouvelles, il n’a pas augmenté de 20 % et il n’augmentera pas de 30 % comme le prix de l’essence », affirme Frédéric Dionne.

Au Centre d’action bénévole des Basques, qui offre le service de popote roulante et de transport médical, pas question non plus d’augmenter les tarifs pour la clientèle.

« Il faut absorber et le bénévole donne de son temps. Mais il faut qu’il soit quand même rémunéré pour son auto et ses frais », précise Suzanne Jean, directrice générale du Centre.

Impossible de pallier toutes les hausses de frais. L’offre de services pourrait éventuellement être diminuée. L’organisme espère obtenir plus de financement auprès de Québec.

« C’est sûr qu’il doit s’attendre à ce qu’on demande plus en général, parce qu’on a jamais baissé les bras et on a toujours été là quand on avait besoin de nous et encore », ajoute Suzanne Jean.

Bon moment pour faire le plein, malgré le contexte

CAA-Québec estime que c’est malgré tout le bon moment de faire le plein au Bas-Saint-Laurent, dans le contexte actuel. Le prix réaliste se situe à 1,55 $ alors que le prix moyen à la pompe est de 1,50$ dans les stations-services de la région.

« Le Bas-Saint-Laurent est peut-être une des régions, et ça va faire drôle de le dire, qui est privilégiée au Québec », croit Nicolas Ryan, directeur des affaires publiques chez CAA-Québec.

Le prix à la pompe n’a pratiquement pas changé dans les dernières semaines, même si les coûts sur le marché eux, ont varié.

«  L’indicateur du coût d’acquisition quotidien qui est la base même du prix de l’essence. Le prix que les gens paient à la pompe devrait suivre ce coût d’acquisition là, ça devrait être la norme », conclut le représentant de CAA-Québec.