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Nouvelles

Agression homophobe : Nicolas Hardy plaide coupable

Publié le 17 février 2021 à 13:32, modifié le 18 février 2021 à 10:22

Par: Catherine Pellerin

La présumée victime, Markantoine Lynch-Boisvert

Le jeune homme, accusé d’avoir agressé le designer Markantoine Lynch-Boisvert et son conjoint dans Charlevoix à l’été 2019, a finalement plaidé coupable. Nicolas Hardy a reconnu sa culpabilité à une accusation réduite de voie de fait simple.

Initialement, il était accusé de voies de fait causant des lésions. Il écope d’une sentence suspendue. Il devra purger 2 ans de probation et effectuer 150 heures de travaux communautaires.

Lors de sa dernière comparution, les avocats de la couronne et de la défense avaient laissé entendre qu’une entente pourrait survenir. C’est donc une suggestion commune des deux parties qui a été proposée et acceptée par la juge.

Parmi les éléments qui ont pesé dans la balance, les avocats au dossier ont expliqué qu’il est difficile de prouver que l’homme de 29 ans a bel et bien causé les graves lésions que présentait la victime. D’autres suspects, qu’il a été impossible d’identifier étant donné les nombreuses versions contradictoires, auraient aussi joué un rôle important dans cet événement violent.

Selon eux, Nicolas Hardy n’a pas asséné le premier coup à la victime, soit un violent coup de tête.

Également, l’accusé a, de son plein gré, consulté dernièrement un organisme qui aide les hommes à contrôler leur impulsivité et leur colère.

Véritable agression homophobe?

L’agression s’était produite dans la nuit du 23 au 24 août 2019, près du bar Le Jazz. Markantoine Lynch-Boisvert était en compagnie de son conjoint lorsqu’ils auraient aperçu une personne recevoir des insultes homophobes. Ils ont décidé de quitter l’établissement et c’est à ce moment que trois hommes les ont poursuivis pour les frapper.

Le designer a dû être opéré au visage pour traiter des fractures. Lui et son conjoint ont également subi une commotion cérébrale. Le couple avait dénoncé sur les réseaux sociaux avoir été victime d’une agression homophobe, ce qui avait suscité de l’indignation partout au Québec et au Canada.

Le tribunal a confirmé le caractère homophobe de l’attaque initiale. Ce n’est toutefois pas le cas en ce qui concerne les gestes posés par Nicolas Hardy.

L’accusé s’est excusé et a reconnu ses torts. Il a toutefois assuré qu’il n’a aucun mépris envers les homosexuels et que ce n’est aucunement ce qui avait provoqué son excès de colère.

Markantoine Lynch-Boisvert se dit déçu

Contacté par notre service de Nouvelles, Markantoine Lynch-Boisvert s’est dit soulagé que cette affaire connaisse enfin un dénouement. Il demeure toutefois déçu que tous ceux qui ont vraiment posé des gestes à caractère homophobe ne soient ni accusés ni punis.

« Je suis plus ou moins satisfait avec la fin de cette histoire. Bien que la cour ait tranché qu’un crime à caractère homophobe aurait parti le bal, l’enquête et les 27 témoignages n’ont pas pu «identifier» les autres personnes mentionnées dans l’histoire. L’homophobie n’a aucunement sa place dans la société actuelle.»

Quant au manque de preuves sur les lésions que lui a réellement infligées Nicolas Hardy, il demeure aussi contrarié. « Clairement, ce n’est pas un coup de tête qui m’a fait 2 commotions cérébrales et 3 fractures au visage, c’est bel et bien les coups de pieds de Nicolas. Et pour une enquête qui a duré 1 an et demi, où sont les autres si ce n’est pas lui ? », se questionne-t-il.

Markantoine Lynch-Boisvert assure qu’il va maintenant beaucoup mieux, même s’il conserve des séquelles. « Physiquement et mentalement, je ne suis pas rétabli à 100%, j’ai encore beaucoup de mal avec la concentration. »

S’il affirme qu’il tentera maintenant tourner la page, il demeure en réflexion sur la suite de cette histoire déplorable.

« J’accepte les excuses de Nicolas, et j’espère que lui et sa famille pourront vivre en paix », conclut-il.