Possible conflit de travail de trains de marchandises: Des inquiétudes règnent en Gaspésie
Publié le 20 août 2024 à 16:15, modifié le 20 août 2024 à 16:26
Par: Jasmin Guillemette
Le possible conflit de travail de la Compagnie des chemins de fer du Canada (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) pourrait jouer les trouble-fêtes dans la région. La Société des chemins de fer de la Gaspésie est inquiète d’une grève et d’un lock-out qui semblent imminents.
L’inquiétude est au rendez-vous chez la Société des chemins de fer. On craint le pire. Des wagons chargés de cargaison qui pourraient être immobiles en Gaspésie pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Le président de la Société, Éric Dubé, espère éviter ce scénario.
« On a jusqu’à jeudi soir. On comprend que les pourparlers continuent, mais advenant le cas que ça tombe en grève, jeudi minuit, c’est sûr que ça va avoir des impacts. Nous, on va arrêter le transfert et le transport de marchandises jusqu’à Matapédia parce que la CN ne viendra pas les récupérer. Ce sont des revenus de moins », explique-t-il.
En plus d’affecter les entreprises qui exportent leur marchandise à partir des trains, la routine quotidienne d’une soixantaine d’employés pourrait être perturbée. Le président est catégorique, il n’y aura aucune mise à pied, mais une réaffectation sera de mise.
« Nous devons voir comment va-t-on réaligner avec la main-d’œuvre parce qu’on ne peut pas mettre nos employés à pied. On va les rediriger. On va devancer des travaux advenant que ça se rendre jusqu’à la grève pour minimiser les impacts sur nos employés, mais, c’est toujours désagréable que nous soyons dépendants. Ça ne relève pas de nous, nous ne sommes pas assis à la table de négociation », indique le président de la Société.
La Société a activé les pistons en vue de ce possible conflit de travail. Les employés ont mis les bouchées doubles dans les derniers jours afin que les cargaisons partent à destination d’une nouvelle gare.
« En fin de semaine dernière, nos employés ont fait du temps supplémentaire pour s’assurer, avec les entreprises qu’on dessert, de prendre de l’avance sur les livraisons. Donc, on a envoyé beaucoup de wagons et récupéré les wagons vides le plus vite possible. Advenant qu’il a une grève, on doit être capable de remplir les wagons qui ne sont pas pleins pour que lorsque le transport reprendra, on soit prêt », souligne M. Dubé.
Éric Dubé n’est pas seulement préoccupé par la situation dans la région, mais aussi à l’échelle nord-américaine.
« Pour moi, l’inquiétude est même plus grande que juste pour nous. C’est sûr qu’on va se souhaiter que, si c’est jusqu’à là, ça soit le plus court possible, mais au-delà de ça, les deux compagnies ferroviaires qui transportent l’ensemble du transport ferroviaire de l’Amérique du Nord en grande majorité par les autres. Les ports seront paralysés dans tous les sens. Ça va avoir des impacts. »
Nous avons tenté de recueillir des réactions du Groupe Lebel ainsi que Ciments Ste. Marys, deux entreprises qui ont recours à la Société des chemins de fer de la Gaspésie. Ils n’ont pas voulu commenter la situation.