Pont sur le Saguenay de 4,2 milliards : la balle dans le camp du politique, estime la Coalition Union 138
Publié le 30 avril 2025 à 17:16, modifié le 30 avril 2025 à 17:16
Par: Jérôme Gagnon
Le gouvernement du Québec a dévoilé ce mardi les conclusions de l’étude d’opportunité sur la construction d’un pont entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine. Estimé à plus de 4 milliards de dollars, le projet suscite des réactions globalement positives dans la région, malgré certaines préoccupations locales.
« C’est un bon projet, avec des retombées positives, que ce soit sur le plan touristique ou en matière de productivité », a déclaré mardi en mêlée de presse la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.
Parmi les quatre scénarios envisagés, c’est le tracé Baie-Sainte-Catherine–Tadoussac qui a été retenu. Une décision saluée. Le porte-parole de la Coalition Union 138, Guillaume Tremblay, y voit un double avantage :
« On respecte la volonté des citoyennes et citoyens de Tadoussac. Et en plus, les autres tracés auraient coûté bien plus cher à cause des routes d’accès à construire », souligne-t-il.
Le maire de Tadoussac, Richard Therrien, se dit satisfait du processus et de l’écoute du gouvernement, tout en soulignant certains enjeux à régler :
« Pour le tourisme, les commerçants et les résidents, c’est une bonne chose. Mais il y a encore des choses à discuter », note l’élu, qui avait pu en parler avec son conseil municipal la veille de cette annonce attendue.
Parmi les préoccupations soulevées figurent l’impact sur les emplois à la Société des traversiers du Québec (STQ) et sur l’industrie de la motoneige.
« Le pont ne prévoit pas de voie pour les motoneigistes. Ils devront traverser le Saguenay ailleurs, ce qui allongera leur parcours. On va devoir renégocier certains aspects financiers, parce qu’on est quand même à perte », ajoute M. Therrien.
L’infrastructure est actuellement estimée à 4,2 milliards de dollars, un montant qui ne surprend pas Guillaume Tremblay.
« Ce n’est pas si surprenant. L’objectif, c’est d’aller de l’avant rapidement, car avec l’inflation, les coûts vont continuer d’augmenter. »
« Si tu veux développer le Québec, il faut te doter d’infrastructures », renchérit Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon.
Ce dernier rappelle que la traverse entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine a été la plus coûteuse en 2023, selon un rapport. Les dépenses liées à ce service ont dépassé les 62 millions de dollars, soit 10 millions de plus qu’en 2022.
La suite ? Le gouvernement devra déterminer la meilleure façon de réaliser le projet. L’option du péage est sur la table, mais elle divise. Pour la Coalition Union 138, ce n’est pas une solution acceptable.
« On n’a pas encore décidé si c’était bon ou mauvais », nuance Richard Therrien.
Le gouvernement du Québec a précisé qu’aucun financement ne serait accordé avant 2030, bien que le projet demeure inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI).
« On a eu un résultat. Maintenant, place à la prochaine étape : les décisions politiques », conclut Guillaume Tremblay.