Pont de la rivière des Trois-Pistoles : un regroupement citoyen demande un un nouveau rapport du BAPE
Publié le 29 octobre 2024 à 12:10, modifié le 29 octobre 2024 à 12:10
Par: Communique de presse

Le regroupement citoyen pour la protection du territoire Bic/Saint-Fabien a déposé un mémoire fouillé d’une vingtaine de pages pour appuyer sa demande d’un nouveau BAPE au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs dans le dossier du prolongement de l’autoroute 20 au Bas-Saint-Laurent. C’est plus précisément la construction du plus haut pont du Québec pour traverser la rivière des Trois-Pistoles que ciblent les citoyens.
Le projet de construction du plus haut pont du Québec qui enjambera la rivière des Trois-Pistoles est de nouveau d’actualité. Or, le tronçon de l’autoroute 20 entre Cacouna et Trois-Pistoles a fait l’objet d’une étude d’impact et d’un BAPE en 2002. Ainsi, la construction du pont et du tronçon entre Notre-Dame-des-Neiges et Trois-Pistoles (phase 2B) se réaliserait plus d’un quart de siècle après ces audiences publiques, ce qui pose un problème, puisque plusieurs éléments nouveaux doivent être étudiés.
Par exemple, les enjeux des changements climatiques n’avaient pas été considérés en 2002. La Loi sur la qualité de l’environnement a été bonifiée et oblige maintenant le promoteur à produire une étude d’impacts qui intègre les enjeux soulevés par les acteurs du milieu et une plus grande transparence de l’ensemble du processus. De nouvelles dispositions protègent maintenant les milieux humides. Des informations inexistantes en 2002 sont maintenant connues, entre autres d’importants glissements de terrain ont eu lieu lors de la construction du pont au-dessus de la rivière Verte dont les caractéristiques géophysiques sont similaires à celles de la rivière des Trois-Pistoles. Le Conseil régional en environnement du Bas-Saint-Laurent s’est officiellement prononcé en défaveur du projet.
Le regroupement demande que l’étude inclût, notamment, les enjeux relatifs aux changements climatiques dans toutes leurs dimensions tant environnementales que sociales et économiques ainsi qu’une analyse écosystémique approfondie des milieux humides et hydriques de la rivière des Trois-Pistoles en tenant compte des exigences de la nouvelle Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques et des risques connus d’érosion des berges reliés au tracé actuel. Les citoyens demandent que les audiences publiques réalisées par le BAPE en 2002 soient reprises afin de permettre aux acteurs du milieu de s’exprimer à partir de ces informations nouvelles et d’intégrer ces enjeux nouveaux qui n’ont pu être pleinement analysés il y a presque un quart de siècle.
Ils estiment donc que le rapport issu des audiences publiques de 2002 ne correspond plus à la réalité du milieu et aux nombreux enjeux qui existent actuellement. Les modifications apportées à la LQE en 2017 remettent en cause la légitimité de la poursuite du projet, dont une analyse approfondie des enjeux qui conduirait probablement aujourd’hui à d’autres conclusions. Il apparaît problématique que les analyses de 2002 servent encore de référence pour justifier le projet. Il n’est pas inusité que des projets soient évalués plusieurs fois par le BAPE.
En 2002, les coûts projetés pour la construction du pont devant enjamber la rivière des Trois-Pistoles étaient estimés à 90 millions de dollars. En 2024, l’information au sujet des coûts estimés du projet n’est jamais révélée clairement par le promoteur, mais ceux-ci ont inévitablement augmenté à l’instar de ceux de tous les autres projets routiers. Ce qui a été avancé ici et là dans les médias fait plutôt mention du triple des coûts projetés en 2002, et ce, pour un pont à deux voies, alors que la population apprenait récemment que la structure serait à quatre voies. L’ampleur du projet actuel n’est donc forcément plus la même et il n’est plus celui ayant fait l’objet des audiences publiques.
Le lien pour le mémoire complet se trouve dans l’article.