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Plus de deux heures à patienter dans une ambulance

Publié le 3 novembre 2020 à 16:16, modifié le 5 novembre 2020 à 15:27

Par: Patrick Giguère

Un résident de Pointe-à-la-Garde a dû attendre prendre son mal en patience pendant deux heures dans une ambulance dimanche dernier, avant d’être admis à l’hôpital de Campbellton. La situation qu’a vécu Marc-André Robichaud est jugé inacceptable par plusieurs.

« Même s’il vient du Québec et qu’il y a eu des cas de COVID dans la MRC d’Avignon ça ne veut pas dire que tout le monde l’a non plus », s’exclame Réjeanne Robichaud.

La mère de Marc-André Robichaud n’arrive pas à croire que son fils ait dû rester enfermé pendant de longues minutes dans une ambulance, à l’hôpital de Campbellton, après avoir ressenti des douleurs à la poitrine.

« Il doit être arrivé à l’hôpital vers 5 heures. J’ai attendu vers 7 heures pour appeler pour savoir qu’est-ce qu’il en était pour avoir son état de santé. Le monsieur qu’il m’a répondu qu’il n’y avait pas répondu Marc-André Robichaud d’enregistrée encore. J’ai dit : c’est tu possible qu’il soit encore dans l’ambulance ? » , se demandait Réjeanne Robichaud.

L’homme de 33 ans a bel et bien passé plus de deux heures sur une civière dans une ambulance avant de rencontrer un médecin qui lui accordera son congé quelques minutes après son admission.

« Quand ils m’ont entré dans la chambre de l’hôpital, j’ai demandé pour aller aux toilettes et ils ont refusé(…) Ils m’ont emmené une tasse pour uriner dedans » , affirme Marc-André.

Ce genre de traitement se produit au moins une fois par semaine et inquiète la Fraternité des travailleurs pré hospitalier du Québec (FTPQ). Dans le dernier mois, des paramédics ont été obligés de rester avec un patient pendant 7 heures consécutives avant qu’il soit pris en charge par le personnel médical.

« On craint que ces gens-là n’osent plus ou ne veulent plus les services ambulanciers pour des douleurs thoraciques ou des problématiques plus importantes et se rendent par leurs propres moyens avec les risques que ça comporte » , dit André Tremblay-Roy.

Le député de Bonaventure exige des actions immédiates des responsables de la santé des deux provinces.

« On est à la limite de xénophobie et même je pourrais dire de la francophobie parce qu’on sait que le gouvernement Higgs avec le nord du Nouveau-Brunswick n’y va pas avec le dos de la cuillère » , rage Sylvain Roy.

Pour sa part, Jean-Pierre Savoie, vice-président d’Ambulance Nouveau-Brunswick mentionne par courriel « qu’entre le 1er juillet et le 30 septembre 2020, 138 des 188 (73 %) déchargements d’ambulance à l’Hôpital régional de Campbellton ont été retardés. Cela représente 146 heures pendant lesquelles des ambulances ont dû demeurer au service d’urgence jusqu’à ce que l’hôpital puisse transférer la prise en charge du patient. Pendant ces 146 heures, les ambulances en question n’étaient donc pas disponibles pour répondre à d’autres appels. Ces retards ont un impact sur tous les aspects du système de santé. Il faut travailler ensemble avec nos partenaires de santé pour trouver des solutions et réduire les temps d’attente ainsi que les délais de transfert et de déchargement. »

Le CISSS de la Gaspésie dit analyser différentes solutions pour rediriger les ambulances vers Maria plutôt que Campbellton dans certains cas. On a aussi demandé aux autorités Néo-brunswickoises de corriger le tir.

Selon le Réseau de santé Vitalité, le manque de personnel, les installations inadéquates à l’urgence ainsi que les mesures sanitaires reliées à la COVID-19 sont les principaux facteurs qui créés ces longs délais d’entente.

« Ce plan la nécessite l’aménagement de nouveaux espaces physique et de l’achat de nouveaux matériels qui vont permettre de respecter les mesures de distanciation physique (….) Malheureusement, ce n’est pas une solution qui va être trouvée du jour au lendemain » , mentionne le porte-parole de Vitalité, Thomas Lizotte.