Le constat actuel des acteurs régionaux est que ce plan est incomplet. Certains dénoncent également le délai de réaction du gouvernement du Québec face à la décroissance importante de l’espèce. Selon eux, il s’agit, certes, d’un pas en avant, mais n’est pas assez ambitieux.

« Ça aurait été un bon plan il y a 15 ou 20 ans… » – Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus

Le projet pilote annoncé HIER pour la Gaspésie consiste à restaurer les habitats prioritaires du caribou et augmenter le suivi de l’espèce grâce à la création d’une aire protégée d’environ 100 km carrés, ou l’exploitation forestière sera interdite. Le gouvernement veut aussi créer de nouveaux types de territoire qui permettent la restauration et la conservation de l’habitat du caribou. Selon le ministre de l’Environnement, le Québec serait un exemple à suivre au Canada.

« On va plus loin que ce qui se vit et ce qui a été reconnu par le gouvernement fédéral pour les autres provinces. Que ce soit au niveau financier, 60 millions qui s’ajoutent aux 35 millions déjà investi. Il n’y a pas d’équivalent dans les autres provinces. Le Québec fait littéralement office de leader. » – Benoit Charrette, ministre de l’environnement

On le sait, la situation du caribou dans la région est très précaire. En Gaspésie, il y a eu une diminution significative d’un peu plus de 25% de la population de l’espèce. Bien que le porte-parole d’Environnement Vert Plus précise que ces données ont une marge d’erreur, selon lui, le délai de réaction du gouvernement face à cette diminution de population est inacceptable.

« Tant qu’à prendre autant de temps que ça pour refaire une stratégie, il aurait fallu s’adapter au fait qu’on a perdu autant d’individus que ça. Ça, on le sait depuis octobre. L’inventaire a été fait en octobre. » – Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus

M. Bergeron offre des solutions. Selon lui, la zone de protection de l’animal n’est pas assez grande.

« On a grossi un peu le parc de la Gaspésie avec une petite extension aux Vallières de Saint-Réal. Il aurait fallu étendre la zone de protection beaucoup plus que ça. » – Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus

De son côté Nature Québec estime que le projet démontre de belles choses, mais que l’évaluation du succès de ce dernier devra attendre.

« Le plan régional spécifique pour le caribou de la Gaspésie a clairement des mesures intéressantes. C’est un bon premier pas. Maintenant, il faut vraiment analyser ces mesures-là et voir si elle respecte la science. » – Alice-Anne Simard, DG de Nature Québec

L’activité humaine demeure la principale cause de la diminution du nombre de caribous. Selon Nature Québec, cet animal a besoin d’un habitant dans lequel le taux de perturbation se retrouve en deçà de 35 pour cent.