Au cours des derniers jours, plusieurs blanchons de phoques du Groenland ont été observés sur les plages de Gaspé… attirant les curieux qui s’approchent, parfois un peu trop, des jeunes mammifères.

« S’ils ne sont pas en mesure de s’alimenter, parce qu’il y a une grande présence humaine, et on parle ici… De plusieurs endroits où il y a des blanchons et il y a des gens qui viennent à répétition pendant plusieurs jours. Ça pourrait décourager la mère de venir alimenter son jeune. », nous dit Patrick Weldon, directeur de l’unité de gestion et conservation du Réseau québécois d’urgence pour les mammifères marins.

Les biologistes s’inquiètent du fait que des marcheurs, poussés par leur curiosité, veuillent toucher l’animal. Un geste qui pourrait être réprimandé.

« Sachez également que pour une première offense auprès de la Loi sur les pêches, la première amende pourrait s’élever jusqu’à 100 000 dollars. Donc il vaut mieux les regarder de loin, et les laisser tranquille. », précise Guy Thibault, agent de conservation et protection chez Pêches et Océans Canada.

Selon les experts en mammifères marins, la situation vécue à Gaspé se produit très sporadiquement. Plusieurs facteurs pourraient expliquer la présence des blanchons… mais les changements climatiques trônent au sommet de la liste.

« C’est certain qu’il y a une migration qui se fait. Le couvert de glace diminue… Le garde-manger a diminué aussi, en raison, aussi, de la surabondance de l’espèce. Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable ou la tête dans l’eau. », sourit le maire de Gaspé, Daniel Côté.

Plus d’une cinquantaine de signalements ont été reçus par le Réseau québécois d’urgence pour les mammifères marins… dont plusieurs pour des gestes jugés dangereux envers les blanchons… des gestes qui pourraient se retourner contre les curieux.

« Oui c’est illégal d’une part… Mais d’autres parts c’est dangereux. Ça a l’air tout cute avec leurs beaux grands yeux noirs et leur peau blanche. C’est beau, mais c’est dangereux… Ce n’est pas rare qu’un phoque va attaquer un humain. », ajoute le maire.

À mesure que la population mondiale augmente, que les espaces naturels sont de plus en plus réduits… les rencontres entre l’humain et l’animal se multiplieront. Il faudra apprendre à partager le territoire pour éviter les conflits.