Physiothérapie en Bolivie : Pascale Brouillette donne espoir aux enfants handicapés
Publié le 25 octobre 2024 à 17:06, modifié le 25 octobre 2024 à 17:08
Par: Ariane Boyer
Avec des marchettes et des fauteuils roulants, Pascale Brouillette transforme des vies en Bolivie.
Pascale Brouillette, physiothérapeute depuis plus de 20 ans, se prépare à retourner en Bolivie pour un projet humanitaire qui lui tient à cœur. Après un premier séjour en 2022 dans la région de l’Altiplano, où elle a constaté le manque criant de ressources pour les enfants en situation de handicap, elle repart cette fois-ci avec dix palettes de matériel de soutien spécialement collectées pour eux.
Pour cette collecte, Pascale Brouillette a utilisé ses contacts et son expérience dans le réseau de la santé québécois. « Étant donné qu’ici on a des marchettes qui, avec le temps, deviennent un peu désuètes pour nous, j’ai su qu’il y en avait qui traînaient dans les centres, explique-t-elle. Alors j’ai fait une collecte. » Au fil de deux ans, elle a rassemblé marchettes, fauteuils roulants et matériel orthopédique, soigneusement emballés et envoyés par cargo jusqu’à l’Altiplano bolivien.
Dans cette région montagneuse, les conditions de vie sont particulièrement éprouvantes pour les enfants handicapés. Les familles, souvent avec un budget de 200 $ canadiens par année, n’ont pas les moyens de se procurer ce type de matériel. De plus, la physiothérapie y est peu développée, et les routes rocailleuses compliquent énormément les déplacements. « On ne voit pas beaucoup les enfants handicapés dans la rue parce qu’il n’y a pas de moyen de déplacement », mentionne Pascale.
Elle a donc choisi des équipements robustes et adaptés au sol bolivien. « Les routes sont complètement rocailleuses et compliquées. Il y a un hôpital à Pucarani, mais il est en haut d’une montagne », précise-t-elle.
À l’heure actuelle, le manque d’équipements signifie que plusieurs enfants passent la majorité de leur temps à la maison. « Un enfant handicapé est souvent laissé sur le divan, par terre, ou transporté dans un sac, raconte-t-elle. Les femmes, elles, portent tout sur leur dos. Alors, entre le transporter pour aller quelque part ou le laisser à la maison, l’enfant reste souvent à la maison. »
Impatiente de revoir les enfants qu’elle a rencontrés en 2022, elle est motivée par l’impact direct que ces aides techniques peuvent avoir sur leur vie. « Je pense encore à certains enfants que j’ai vus là-bas et je me disais : si seulement j’avais une marchette, cet enfant pourrait marcher, » confie-t-elle. « Les enfants qui ont une paralysie cérébrale ou un trouble du tonus ont besoin d’aides techniques spécifiques, mais là-bas, il n’y a rien. »
Ce projet rappelle aussi à Pascale Brouillette la chance que nous avons au Québec. « On n’est pas choyé d’être un enfant avec des limitations ou un adulte, mais mon Dieu qu’on a des solutions et des possibilités ici, » conclut-elle.