Pétition pour conserver la caisse à Saint-Antonin: Les citoyens se mobilisent
Publié le 14 novembre 2023 à 16:31, modifié le 14 novembre 2023 à 16:41
Par: Allyson Dubé
La séance du conseil municipal de Saint-Antonin a été houleuse hier soir. La pétition pour conserver la caisse Desjardins a été déposée. Une cinquantaine de citoyens étaient présents pour se faire entendre.
« Il est temps qu’il y aille un vent de changement à la municipalité de Saint-Antonin. Ça ne va vraiment pas bien », a commencé Nancy Dumont, citoyenne de Saint-Antonin.
La pétition signée par près de 2000 personnes fait réagir. Des citoyens ont fait la file pendant une heure pour exprimer leur point de vue, prenant en otage la réunion mensuelle.
«Vous auriez dû en parler à votre population », a dit une citoyenne devant les élus.
«On va se battre pour avoir ça », a clamé Micheline Ouellet, citoyenne à l’origine de la pétition.
«Je crois fermement qu’il y a toujours plus d’idée dans deux têtes que dans une », estime Nancy Dumont.
Le maire, Michel Nadeau, tentait de se défendre, mais les citoyens en avaient long à dire. Nancy Dumont a tenté à plusieurs reprises de demander au maire s’il allait les appuyer dans cette démarche. Le maire a penché et a finalement dit oui, mais la décision relève de Desjardins qui justifie sa décision en raison d’un achalandage trop bas.
«On a les mains liées. Ce n’est pas nous qui prenons les décisions », a martelé Michel Nadeau.
Climat tendu depuis plusieurs semaines
Depuis 4 mois, deux agents de sécurité assistent aux séances du conseil de Saint-Antonin, à la demande des élus. Selon l’un d’entre eux, la séance de ce lundi a été particulièrement intense.
«Ce n’est plus une assemblée de conseil. On est rendu dans une manifestation. Je me mets à leur place, qu’ils soient chargés à cause de leur caisse, je les comprends », croit le maire.
Le maire avoue avoir été au bout de ce qu’il pouvait faire.
« Qu’est-ce qu’on peut faire pour vous aider? Oui, ne pas fermer notre caisse, on a été très ferme », a-t-il dit.
Près de 3h plus tard, la séance a été ajournée… pour se transporter dans le stationnement.
«Ce n’est pas vrai qu’ils vont vous laisser sécher sur le trottoir, des affaires comme ça. Ils vont vous laisser un billet d’autobus », a dit Christian Pelletier, ancien président de la caisse Desjardins de Rivière-du-Loup.
«Voyons, ils ont de la misère à se rendre à l’église », a répondu Nancy Dumont.
«Ce n’est pas une option, pas du tout. Pas obligé d’ouvrir 5 jours semaines, mais qu’ils font au moins deux jours par semaine, même si ce n’est que des demi-journées », pense un autre citoyen.
«Toutes les personnes qui sont autorisées à faire la job, elles ont tous été transférées à Rivière-du-Loup, et après ils nous disent qu’il n’y a plus d’achalandage », racontait le citoyen.
« C’est parce qu’y’a peut-être juste 5% ou 10% à Saint-Antonin. Donc la conseillère, on n’ira pas l’asseoir là pis qu’elle ne fasse rien. Mettez-vous dans un contexte aussi de travailler juste 2. Ce n’est pas la même dynamique, ce n’est pas plaisant », expliquait l’ex-président de la caisse Desjardins de Rivière-du-Loup.
À l’origine de la pétition, Micheline Ouellet était heureuse de voir la mobilisation des citoyens.
«J’ai été surprise, et heureusement », disait-elle.
Le monde a bien répondu, c’est ce qu’on voulait.
«Je suis proche aidante de mes deux parents et je fais leurs commissions, donc aller en ville pour la caisse c’est très complexe », a confié Nancy Dumont.
« Si les petites paroisses sont capables de maintenir leurs services, ils ne peuvent pas me dire qu’ils ne seront pas capables », a-t-elle conclut.
Les citoyens n’excluent pas utiliser d’autres moyens de pression.