Perte de liquides chez les distillateurs du Québec
Publié le 8 décembre 2021 à 17:53, modifié le 8 décembre 2021 à 17:53
Par: CIMTCHAU
Alors que la grève sévit dans les entrepôts de la SAQ, on a peine à trouver les spiritueux québécois sur la tablette des succursales. Les distilleries de la Gaspésie demandent l’aide du gouvernement en vue des fêtes.
« J’espère que ça va se régler dans l’entrepôt à la SAQ pour avoir nos produits accessibles sur les tablettes pour le temps des fêtes », débute Michael Briand, copropriétaire de la distillerie O’dwyer de Gaspé.
Les distilleries de la Gaspésie espèrent un cadeau de Noël avant Noël. Ces dernières se retrouvent avec des entrepôts qui débordent. Sans le vouloir, les distillateurs sont les victimes de la grève des entrepôts à la SAQ…
« Il faut dire que les micros distilleries sont intimement liées avec le réseau de vente SAQ, nos micros distilleries n’ont pas le droit de vendre directement dans les restaurants, de vendre directement à domicile et de livrer des bouteilles au Québec et on n’a pas le droit d’être présent dans les marchés publics », souligne Jonathan Roy, président de l’union québécoise des micros distilleries et propriétaire de la distillerie Fils du Roy, Saint-Arsène.
Pour les producteurs locaux, cette période festive est lucrative. Les pertes sont importantes.
« Pour beaucoup de distilleries, ça représente cinquante pour cent de leurs ventes annuelles, donc le fait que les tablettes à la SAQ soient vides et que nos entrepôts ici soient pleins ça devient très problématique », explique Mathieu Fleury, copropriétaire de la distillerie LA Société Secrète de Cap-d’Espoir.
Certains parlent même d’une catastrophe.
« On est pris en otage par la SAQ étant donné que la SAQ est notre seul potentiel marché. Moi j’étais dans deux cent dix succursales de la SAQ il y a trois semaines, un mois, maintenant je suis rendu à peine à cent, donc mes produits sont vraiment en train de disparaitre », ajoute Joseph St-Denis-Boulanger, président de la distillerie Marigots de Caplan.
Devant l’urgence de la situation, il faut trouver des solutions pour permettre aux producteurs de survivre.
« C’est pour ça qu’on demande une rencontre d’urgence avec le gouvernement pour changer la réglementation pour obtenir un droit temporaire pour pouvoir vendre directement dans les restaurants pour au moins pouvoir sauver notre hiver », dit Jonathan Roy.
Même si les produits sont québécois, la SAQ ne priorise pas nécessairement ceux d’ici.
« En ce moment ce qui se passe, c’est que les produits qui sont favorisés sont des produits internationaux à gros débit », selon Joseph St-Denis-Boulanger.
Pris à la gorge, les micros distillateurs lance un appel à l’aide des consommateurs.
« On invite tous les gens d’aller visiter vos distilleries locales puis de faire des achats directement chez les producteurs », termine Mathieu Fleury.
L’union québécoise des micros distilleries du Québec espère en venir à une entente avec SAQ d’ici les fêtes, afin que tous puissent s’approvisionner et célébrer.