Percée dans le monde scientifique : un fossile découvert en Gaspésie pourrait renseigner sur l’origine de la vie complexe
Publié le 2 octobre 2021 à 19:11, modifié le 2 octobre 2021 à 19:11
Par: CIMTCHAU

La découverte d’un fossile datant de 375 millions d’années à Miguasha, en Gaspésie, s’est avérée des plus révélatrice dans le monde scientifique. Cet organisme fossilisé pourrait offrir de nouveaux renseignements sur l’origine des premières formes de vie complexes.
Selon les études réalisées jusqu’à présent, ce fossile daterait de la période du Dévonien, époque où les poissons dominaient les étendues d’eau salée. Cet organisme fait notamment partie du groupe des cténophores, dont certains descendants se retrouvent d’ailleurs toujours dans l’estuaire du Saint-Laurent.
«C’est une découverte importante parce qu’elle révèle l’existence d’une nouvelle espèce», explique Richard Cloutier, professeur à l’Université du Québec à Rimouski et coauteur d’un article paru vendredi dernier dans Scientific Reports.
Jusqu’à présent, il a été constaté que l’animal en question faisait ses déplacements en oscillant son corps, telle une méduse, et que celui-ci se nourrissait de planctons. Cependant, on ignore toujours s’il vivait plutôt dans les fonds marins de Miguasha, qui était en plein centre des tropiques à l’époque, ou près de la surface de l’eau.
Du jamais-vu
La découverte de ce fossile remonte en 2017, alors que Johanne Kerr, la responsable des collections du site de Miguasha, présentait au paléontologue l’organisme venant d’être déposé sur son bureau. L’objet en question, qui ressemble à une galette à surface vrillée, a alors intrigué Mme Kerr puisque celui-ci était atypique comparativement aux fossiles déjà trouvés sur ce site patrimonial de l’UNESCO.
Après avoir consulté ses collègues, le paléontologue s’est retrouvé dans un congrès d’experts en Chine en 2019, où un chercheur suisse, Christian Klug, lui a finalement appris la valeur de cette découverte.
«Les premiers organismes qui ont évolué après les unicellulaires font partie de trois groupes: les éponges, les méduses et les cténophores. C’est là que notre découverte est la plus intéressante. Elle nous aide à comprendre les origines de la vie multicellulaire», a rapporté le paléontologue de Montréal qui fréquente Miguasha depuis 40 ans. «Cette découverte est le résultat d’une chance extraordinaire.»
Une telle découverte n’a jamais été faite auparavant dans ce parc national gaspésien, lieu dans lequel de nombreuses fouilles ont été effectuées depuis 1880. La communauté scientifique s’étonne d’ailleurs que ce fossile a été si bien conservé, sachant que le corps de cet animal est mou et se dégraderait ainsi facilement.
Crédit photo : Courtoisie
Avec les informations du Journal de Québec