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Pénurie de main-d’œuvre: « Une situation illogique » dans les CPE

Publié le 10 juillet 2025 à 17:48, modifié le 10 juillet 2025 à 17:48

Par: Jasmin Guillemette

La pénurie d’éducatrices fait mal aux Centres de la Petite Enfance. L’actuelle réglementation de Québec, qui oblige d’avoir des éducatrices formées du matin au soir, est vivement dénoncée. À Témiscouata-sur-le-Lac, la situation sera encore pire avec l’ouverture d’une nouvelle installation en août prochain.

 

Le directeur général du CPE des Calinours, Denis Blais, dit proposer une solution simple, et réclame des changements dès cet été, pour éviter des situations aberrantes. Il martèle aussi que cette décision amènerait des impacts positifs sur les enfants. Au nouveau CPE à Témiscouata-sur-le-Lac, la direction générale sera contrainte d’assigner quatre éducatrices non qualifiées pour des groupes réguliers, faute de pouvoir recruter. « Même souvent, elles ne veulent même pas les tâches avec des groupes réguliers. Elles nous dit qu’  » il y a beaucoup trop de tâches pédagogiques, toutes les relations avec les parents, je ne suis pas formé. J’aime beaucoup mieux occuper un poste c’est moins impliquant au niveau pédagogique «  », relate Denis Blais, directeur général du CPE les Calinours.

Pendant ce temps, à cette autre installation, des éducatrices avec un diplôme d’études collégial en petite enfance doivent obligatoirement être en poste lors des pauses et en fin de journée, à la fermeture de l’établissement. Un règlement qui complique la tâche.

 

« Une personne non qualifiée pourrait très bien faire les pauses étant donné qu’elle est 30 minutes dans chaque groupe et elle fait la fermeture. Ce sont souvent des moments où on est moins en mode pédagogique », indique Laurie Vaillancourt, directrice générale du CPE la Baleine Bricoleuse à Trois-Pistoles.

« On sort de l’école et on est déçu d’aller dans notre métier parce qu’on ne peut pas mettre nos capacités, on ne peut pas mettre nos connaissances à exécution », lance Joannie Thériault, une éducatrice qualifiée.

Autre conséquence, les éducatrices qualifiées ne peuvent pas être affectées à l’organisation d’activités pédagogiques, réaliser les portraits de développement de l’enfant et entretenir des contacts avec les parents.

« Il ne faut pas que les enfants soient pris en otage en fonction d’une réglementation qui n’a plus sa raison d’être dans un contexte de pénurie actuelle », continue M. Blais.

Lors de la visite de la ministre de la Famille Suzanne Roy en juin, les directions générales de différents CPE de la région ont demandé d’émettre une directive ministérielle urgente, pour autoriser, en contexte de pénurie de main-d’œuvre, du personnel non formé aux postes de fermeture. « C’est assez la belle écoute. Il faut qu’on ait des actions. Je le répète au mois d’octobre, à la rentrée parlementaire, il va être trop tard », déplore celui qui dirige le CPE situé à Témiscouata-sur-le-Lac.

 

 

« C’est farfelu de penser qu’on pourrait avoir 100 % de notre personnel qui est qualifié. C’est impensable partout dans le Québec c’est comme ça. Je pense qu’il faut tomber en mode plan B », affirme Mme Vaillancourt.

Selon plusieurs, il s’agirait d’un premier pas pour rendre la profession plus attrayante pour la relève.