Pénalités pour les réservations fantômes: des restaurateurs gaspésiens en faveur, mais…
Publié le 24 avril 2025 à 19:00, modifié le 24 avril 2025 à 19:00
Par: Patrick Giguère

Québec pourrait permettre aux restaurateurs de pénaliser les personnes qui ne se présentent pas à leurs réservations, sans annuler au préalable. En Gaspésie, des propriétaires de restaurants voient cette mesure d’un bon œil, mais tous ne comptent pas nécessairement l’appliquer.
Alors que certains restaurants peinent à joindre les deux bouts, le gouvernement du Québec veut s’attaquer aux clients fantômes dans le but de soutenir les restaurateurs québécois, notamment.
« Je pense que ça commence à être justifié de responsabiliser les gens à cette action-là des réservations », lance le copropriétaire du Café acadien de Bonaventure, François Mallette.
« Je n’aurais aucun scrupule à le faire. J’avoue que je n’ai pas envie d’arriver à ce recours là, mais si doit arriver, ça arrivera. Je n’ai pas de problème avec ca. Il faut être honnête avec nous, la restauration on vend du plaisir, on veut faire plaisir aux gens, mais on est aussi la pour faire de l’argent », affirme Florian Monchy-Olivet, le propriétaire de Le Seaflower de Gaspé.
Il n’est pas sans rappeler que ce manque de civilité peut engendrer des conséquences pour l’établissement.
« Des fois, on peut attendre quarante-cinq minutes avant de se dire : OK, parfait, la chance est passée », révèle M. Mallette.
« On prévoit plus de personnel pour le service, quelquefois on fait un peu plus de mise en place, on achète un peu plus de choses. Ça a vraiment un impact négatif », mentionne M.Monchy-Olivet, qui a dû rayer de son carnet de réservations un groupe de douze personnes qui ne s’est pas présenté.
La propriétaire de la Poissonnerie du pêcheur de Bonaventure n’est pas contre le fait de punir les «no-shows», mais pour sa part, elle ne veut que son personnel consacre temps et énergie à jouer à la police.
« Moi, majoritairement, ma clientèle est locale, on connait tous les gens de la région qui sont aux alentours. S’ils ne se présentent pas, on les connait, on les appelle », mentionne Marie-Claude Parisé.« Nous on ne veut pas additionner cette charge de travail, prendre les réservations, les cartes de crédit. Moi, c’est plus dans ce sens-là que je suis contre. On est déjà surchargé et de travail. »
Avant de facturer 10$ par tête pour les groupes de cinq personnes et plus qui font faux bond, le consommateur aura jusqu’à trois heures avant sa réservation pour l’annuler.
Le commerçant devra aussi respecter certaines règles.
Le règlement devrait entrer en vigueur à la mi-juillet.
François Mallette se demande maintenant s’il sera possible de collecter les fameuses pénalités auprès des absents.
« En général, les personnes qui manquent de respect et qui ne se pointent pas ont des tactiques pour ne pas payer les pénalités», laisse-t-tomber. Le restauraeur fait allusion à des numéros de cartes de crédit laissés en garantie, mais qui sont refusés au moment de payer une transaction.
Au final, tous les gestionnaires avec qui nous nous sommes entretenus aujourd’hui sont unanimes : vaut mieux conscientiser les clients sur les conséquences que de les pénaliser.