Pêcheurs pélagiques: manifestation devant les bureaux de la ministre Lebouthillier
Publié le 25 février 2025 à 17:00, modifié le 26 février 2025 à 08:03
Par: Félix Côté
Une quinzaine de pêcheurs pélagiques se sont rassemblés devant le bureau de la ministre Diane Lebouthillier ce matin. Ils demanderont une enquête auprès de la Commission des droits de la personne à la suite de plusieurs décisions de Pêches et Océans qu’ils jugent arbitraires et discriminatoires.
Les pêcheurs pélagiques font appel à tous les groupes de pêcheurs pour dénoncer le processus de décision au ministère. D’ailleurs plusieurs regroupements souhaiteraient que le ministère se base sur plus d’études et de données avant d’attribuer des permis et des quotas. Les pêcheurs pélagiques, entre autres, aimeraient sortir la politique des décisions. Selon eux cette façon de faire crée des déséquilibres et un climat malsain entre les différents groupes de pêcheurs.
Les pêcheurs pélagiques ont frappé à la porte du bureau de la ministre fédérale des Pêches. Dernièrement un tirage pour la distribution de permis de pêche exploratoire a soulevé plusieurs questions après que des critères de sélection aient changé en cours de processus.
« On est un petit regroupement vulnérable minoritaire et au Canada on se fait dominer. Donc, on a besoin de protection et avec ce qu’on vient présenter comme dossier c’est très discriminatoire », accuse le président du Regroupement de pêcheurs pélagiques professionnels du sud de la Gaspésie, Ghislain Collin.
Les permis étaient destinés aux flottilles en difficulté, mais des anomalies se seraient glissées dans le tirage selon les pêcheurs pélagiques. Le ministère des Pêches leur a indiqué que le regroupement des pêcheurs pélagiques n’était pas représentatif et donc non prioritaire.
« Ils nous ont exclus du processus, ils nous ont rencontrés une fois et ils nous disent qu’on a été chanceux de les rencontrer. On n’est pas les seuls d’autres regroupements aussi voient que le processus a été bâclé du début à la fin », ajoute le président du RPPPSG.
Selon Ghislain Collin, une forme d’Omerta règne dans le milieu.
« Habituellement, lorsqu’on contrarie un peu notre bureau régional, on reçoit des représailles. Tout le monde a peur de parler du MPO que ce soit à Gaspé ou ailleurs ».
Le ministère des Pêches n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevues.
Ghislain Collin de son côté invite d’autres pêcheurs à se manifester.
« Le temps des représailles va tomber. On sera bien protégé. Il y a des gens qui nous regardent de haut ailleurs. Donc, si vous avez des choses n’ayez pas peur de dénoncer. C’est fini le climat de terreur et le climat de représailles qu’ils vous faisaient subir dans le passé », déclare M. Collin.
Selon Ghislain Collin, les décisions sont prises de façon politique, et non dans l’intérêt des communautés de pêche. Cette forme de gestion en silo avait aussi été dénoncée l’an dernier lors de la crise dans le secteur de la crevette.