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Pêche : les visas mexicains menacent les usines de transformation

Publié le 22 mars 2024 à 15:49, modifié le 22 mars 2024 à 16:02

Par: Félix Côté

L’industrie de la pêche est à nouveau mise à mal à la suite d’une décision du gouvernement fédéral. Cette fois-ci, ce sont les usines qui croient manquer de travailleurs en raison des visas imposées, par Ottawa, au ressortissants mexicains…

L’imposition de visa pour les travailleurs mexicains par le ministère fédéral de l’Immigration était une mesure demandée par Québec pour limiter le nombre d’immigrants temporaires, qui mettent une pression supplémentaire sur nos services publics.  Or, cette volte-face inquiète les usines de transformation qui considèrent la main-d’œuvre mexicaine comme nécessaire étant donné que la question de l’assurance emploi n’est toujours pas réglée.

La crise de la main-d’œuvre frappe encore sur les entreprises saisonnières, comme les usines de transformation de la pêche. La saison de plus en plus courte fait en sorte que plusieurs travailleurs saisonniers délaissent ce secteur qui ne leur permet pas de faire le nombre d’heures nécessaires à l’obtention de la pleine assurance-emploi.

« Le bateau lorsqu’il arrive avec le crabe il faut être capable de le traiter assez rapidement et c’est pour ça qu’on a besoin de ces gens-là. On est touché par une pénurie de main-d’œuvre en région comme partout dans le reste du Canada », explique le vice-président de l’entreprise de transformation de la pêche E. Gagnon & fils, Bill Sheehan.

Cette récente annonce arrive mal pour les usines de transformation de la région de la Gaspésie et les îles qui doivent commencer leurs opérations dans les prochaines semaines avec l’ouverture de la pêche au crabe.

« Ce facteur-là, on ne l’avait pas vu venir. On ne l’avait pas évalué de l’autre côté, tout était beau. Mais, on espère que ça va se régler du moins avant le départ de notre saison dans la zone 12, la zone du golfe », raconte M. Sheehan.

Avec les nombreux moratoires et la réduction drastique de quotas, l’ensemble de l’industrie se questionne sur la gestion des communautés côtières et les entreprises qui vivent des ressources halieutiques par le gouvernement fédéral. Par courriel, la ministre des Pêches et des Océans, Diane Lebouthillier, déclare avoir fait tout ce qui est en son pouvoir, auprès du ministre l’Immigration, Marc Miller, pour trouver une voie de passage pour les travailleurs mexicains des usines, dans le meilleur délai.

« Je ne pense pas que ce soit de mauvaises intentions. Mais ça serait davantage selon moi une mauvaise communication. C’est certain que quand le ministère de l’Immigration a pris cette décision-là, je ne crois pas qu’ils l’ont fait dans l’intention de numéro un secteur de pêche, je pense simplement qu’on a été ignoré dans le processus », mentionne le vice président de l’usine E. Gagnon & fils.

L’implantation des visas pour les travailleurs mexicains exige un processus de 6 à 8 semaines. L’arrivée de la baleine noire est cependant attendue de manière plus hâtive cette année. Les transformateurs espèrent être exemptés des restrictions pour ses travailleurs mexicains, comme cela a été fait pour les agriculteurs. Sans quoi il sera trop tard.

« Si on n’a pas assez d’employés, c’est ce qui risque de se produire. On aura à gérer des capacités réduites et traiter moins de produits, en fin de compte ça fait que les saisons s’allongent et qu’il y aura peut-être plus de casiers dans l’eau au moment où les baleines noires vont arriver. Donc c’est toutes des facteurs qu’il faut tenir compte aussi », déplore Bill Sheehan.

Par ailleurs les usines de transformation et les pêcheurs attendent toujours de savoir quel sera le prix annoncé pour le crabe. Rappelons que l’an dernier, le prix avait drastiquement chuté. Selon eux, la baisse des quotas annoncés cette année devrait rééquilibrer le prix sans toutefois atteindre les 8 $ la livre comme en 2022.