Pêche à l’éperlan: la glace se fait désirer
Publié le 19 janvier 2024 à 15:10, modifié le 19 janvier 2024 à 17:16
Par: Patrick Giguère
La traditionnelle pêche à l’éperlan n’est toujours pas commencée sur les plans d’eau de la Baie-des-Chaleurs. Les amateurs de pêche blanche espèrent que le froid mordant des derniers jours aidera à ce que la saison puisse enfin être lancée.
Les banquises d’Escuminac et de Pointe-à-la-Garde sont loin d’être animées comme les hivers derniers.
« C’est quelque chose qui arrive de plus en plus souvent, mais cet hiver, c’est exceptionnel, en raison des conditions climatiques qu’on a. On vient d’avoir de la glace il y a quelques jours », observe le maire de la municipalité, Bruce Wafer.
Selon Dany Torchy, qui donne un coup de main à un locateur de cabanes de bois, ce n’est pas la première fois que les adaptes de pêche blanche doivent patienter avant de mettre leur ligne à l’eau pour taquiner le petit poisson au dos argenté.
« On pourrait dire qu’on n’est pas en retard par rapport à l’année dernière parce qu’on a commencé à partir du 29 janvier. (…) Depuis 2007 , la seule fois que Kojak n’a pas été capable de mettre ses cabanes c’est en 2020. Sinon, il a toujours été capable. Le record est de six semaines en 2016 », indique l’homme.
Pour transformer la banquise en un vrai petit village, il faut en moyenne une épaisseur de huit pouces de glace. Il y a en a 5 à l’heure actuelle.
« Il y a peut-être à Pointe-à-la-Garde que ça commence à s’accumuler, mais à quel point c’est saisi et c’est profond. Il y a des gens très aventureux. C’est une feuille de papier de glace et ils se mettent dessus », fait remarque l’élu.
En raison des températures actuelles, la Municipalité d’Escuminac a pris la décision d’annuler son populaire festival de l’éperlan qui devait avoir lieu le mois prochain.
« Pour des raisons climatiques et de ressources humaines, on a pris la dure décision de remettre ça l’année prochaine. C’est tellement tard cette année que même s’il y en avait ce n’était pas certain que c’était sécuritaire », fait savoir M.Wafer.
Sans connaitre les retombées économiques exactes pour son village, le maire redoute le réchauffement climatique.
« Il y a plein de gens qui viennent de partout pour faire de la pêche. C’est récréatif. Au niveau commercial, ça devient de plus en plus précaire et dangereux avec les changements climatiques. Je ne sais pas l’avenir de la pêche commerciale. (…) Il y a beaucoup de gens qui vont encourager le dépanneur. »
Le froid mordant prévus dans les prochains jours pourrait venir solidifier suffisamment les banquises et lancer officiellement la saison.
« C’est cyclique la pêche à l’éperlan et les coutumes des gens. Mercredi de la semaine prochaine, c’est la pleine lune et normalement il fait très froid », indique le maire.
Espérons que les astres soient enlignés.