Patrimoine anglophone gaspésien : une histoire en péril
Publié le 26 juin 2025 à 15:31, modifié le 26 juin 2025 à 15:31
Par: Louis-Philippe Morin
Le patrimoine bâti anglophone de la Gaspésie est en péril. Si rien n’est fait et sans investissements pour le sauvegarder, ce qui reste de leur histoire s’envolera et risque de disparaîtra à jamais. Des passionnés d’histoire tentent de renverser la tendance.
Le patrimoine anglophone de la Gaspésie n’est plus ce qu’il était. L’histoire de ce peuple est importante et meublée de personnages qui ont bâti la Gaspésie : Azariah Pritchard, Lord Stanley -de la coupe Stanley-, les frères Duthie… Mais ces jours-ci, par manque de financement et de relève, des bâtiments, des lieux tentent de survivre.
« Avec les années, il y a moins de monde qui met assez d’importance sur notre histoire… Ça fait qu’il y a une tendance d’être oublié. », explique Mary Robertson, une conteuse anglophone et autrice.
Les anglophones de la Gaspésie forment environ 10% de la population de la région. Historiquement, ils ont déjà été plus nombreux, et ont contribuer à façonner l’histoire de la région… Des groupes veulent la mettre en valeur…peut-être même à travers un musée?
« Je travaille avec quelqu’un de Patrimoine Canada, une femme avec qui j’ai travaillée longtemps. On est en train d’essayer de trouver, c’est sûr, un peu de financement… Parce que ça prend un endroit, des ordinateurs et ça prend ci et ça. », ajoute madame Robertson.
Un des plus grands sites patrimoniaux anglophones de la région, la Pointe Duthie, tente piquer la curiosité des touristes. Autrefois connut sous le nom du village gaspésien de l’héritage britannique, un rapide coup d’œil montre que l’endroit perd des plumes.
« C’est un lieu historique, chargé d’histoire. J’ai toujours aimé visiter ces places-là. Donc, c’est sûr que… Si c’était plus mis en valeur, ici en Gaspésie, je pense que ça pourrait être vraiment gagnant pour tout le monde. Il y a beaucoup de visiteurs, des gens comme moi qui des sites historiques comme ça. », nous dit cette touriste de la Mauricie, croisée devant un des bâtiments de la Pointe Duthie.
Alors qu’on tente de sauver ce qui reste d’histoire anglophone dans la région, un organisme québécois, qui s’intéresse particulièrement au patrimoine, tente de bâtir des ponts entre les communautés anglophones et francophones: le Réseau du patrimoine anglophone du Québec.
« Notre mission, c’est de conserver, préserver et faire valoir le patrimoine anglophone du Québec. Tout ça en partenariat avec d’autres organismes francophones, bien sûr. Mais, de le faire connaître et de le préserver, de soutenir tous les organismes qui œuvrent pour conserver cette partie du patrimoine du Québec. », explique Julie Miller, coordonnatrice pour le RPAQ.
Grâce à des programmes pour mettre en valeur l’héritage et le patrimoine anglophone des endroits comme le Musée militaire de New Richmond offre de nouvelles expositions… pour informer et intéresser toutes les générations.
« Je veux que mes petits-enfants vont le savoir. Ils ne restent pas par ici, ils vont vouloir venir par ici. On ne peut pas oublier qu’on fait partie de la Gaspésie. », termine madame Robertson, devant le phare de la Pointe Duthie.