La ministre des Transports et de l’Infrastructure du Nouveau-Brunswick, Jill Green, confirme qu’aucune décision sur un éventuel remplacement ne sera prise d’ici 2026.

Des conséquences qui pourraient être désastreuses

Le plan triennal annoncé hier pour l’investissement de 1,13 milliard de dollars dans les routes, les ponts et les ponceaux prévoit toutefois l’exécution de travaux de maintenance. Selon le député de Shippagan-Lamèque-Miscou, Eric Mallet, le report du processus décisionnel est risqué et irréfléchi:

« La seule chose que le ministère va faire pour les trois prochaines années : il va placer 2,5 millions par année pour le maintenir sous un respirateur. Mais si jamais le pont flanche, l’ile Miscou et l’ile Lamèque seront définitivement séparées du globe. »

M. Mallet rappelle que ce sont près de 13 000 personnes qui résident sur les îles Lamèque et Miscou.

Rappelons que le pont qui relie ces habitants au reste du Nouveau-Brunswick n’est « pas du tout conventionnel »:

« C’est un pont-levis. Cela implique beaucoup de matériel électrique et électronique », dit le député en précisant que de tels constituants rendent les tâches de maintenance considérablement plus complexes.

Le temps presse

La ministre Green affirme qu’aucun programme de financement ne peut appuyer le projet de remplacement du pont de Shippagan. M. Mallet confirme toutefois qu’il poursuit ses activités de « maraudage » au sein du gouvernement fédéral afin de dénicher une potentielle aide financière, mais modère ses attentes, car, comme il le concède, « le pont appartient au provincial ».

« Le fédéral n’a pas encore de plan défini concernant les infrastructures, mais une chose est sûre, je l’attends », proclame le député.

Le temps joue certainement contre la survie du pont.

« Le pont a 62 ans. Je pense réellement qu’il est dans ses dernières années de vie. L’affluent d’eau salée et son terrible courant érode le pont pièce par pièce », dénonce Eric Mallet.

Une moyenne de 9 000 véhicules circulent chaque jour sur le pont de Lamèque-Shippagan, seul lien entre les deux rives. Un pont avec un achalandage similaire (15 000/jour), le Centennial, qui surplombe la rivière Miramichi, sera pourtant remis en neuf dans les prochaines années, selon le plan triennal du ministère des Transports et de l’Infrastructure du Nouveau-Brunswick.