Pas de primes d’éloignement pour Amqui et Matane
Publié le 5 novembre 2021 à 15:23, modifié le 5 novembre 2021 à 15:23
Par: Louis-Philippe Morin
Le personnel infirmier de l’est du Québec est privé d’une prime d’éloignement dont bénéficie la Gaspésie.
Les infirmières des hôpitaux d’Amqui et de Matane ne pourront pas bénéficier des primes offertes par Québec, comme c’est le cas pour celles qui travaillent en Gaspésie. Le député Pascal Bérubé faisait cette demande, puisqu’il craignait que des travailleuses décident de quitter vers la Gaspésie au détriment de la population bas-laurentienne.
Alors que les infirmières de la Gaspésie peuvent bénéficier de primes d’éloignement de 3000 dollars, les infirmières qui œuvrent dans le Bas-Saint-Laurent ne peuvent bénéficier de cette prime… pour une question géographique.
«À partir du moment où le gouvernement accorde cet avantage-là à la Gaspésie, Pourquoi l’est du Bas-Saint-Laurent ne l’aurait pas aussi? C’est ce que j’ai plaidé. Et on retiendra que le gouvernement de la CAQ a refusé.», s’insurge Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia.
Le député croit qu’une telle prime aurait eu des effets positifs de rétention… Sur le plancher, la prime allant jusqu’à 15 000 dollars offerte au personnel soignant est accueillie avec des bémols.
«Pour avoir droit au 15 000 dollars, c’est très très restreint. Il y a plusieurs conditions que les professionnels en soin doivent appliquer, doivent respecter sinon ils sont pris à rembourser le 15 mille!», explique Claire-Émilie Vignola, vp aux relations de travail pour la FIQ du Bas-Saint-Laurent.
Malgré les efforts gouvernementaux, la situation demeure difficile sur le terrain, on manque de personnel… Une constatation faite par tous, y compris le député de Matane-Matapédia.
«Dans le cas de Matane, c’est connu, on est rendu à 10 ruptures de service en obstétrique depuis de début de l’année 2021. Dans la Matapédia, c’est pas facile aussi.»
De plus, le syndicat qui représente les infirmières tire la sonnette d’alarme.
«Les salariés sont au bout, on peut pas pousser la machine plus loin… on nous répond qu’il n’y a pas de solutions possibles. Qu’on ne peut pas diminuer des lits… donc les salariés quittent en maladie!»
Pour le député de Matane-Matapédia il est illogique que des départements hospitaliers soient en bris de service et il estime que la logique doit prévaloir sur le politique.
«Les mamans, les futures mamans de la Matapédia et de la Matanie doivent pouvoir accoucher dans leur région. C’est l’évidence!»
Monsieur Bérubé invite le ministre de la Santé à venir constater les difficultés vécues par le personnel.
«… et c’est moi qui vais l’accompagner. J’ai déjà fait ça avec un ministre de la Santé libéral qui était Yves Bolduc. Je peux vous dire que ça avait donner des résultats!»
Contacté un peu plus tôt, le CISSS du Bas-Saint-Laurent dit se plier aux décisions gouvernementales concernant les bonis et poursuit son travail pour attirer et retenir de nouveaux employés.
Finalement, le ministère de la Santé et des Services sociaux n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.