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Palmarès des déversements d’eaux usées : plusieurs municipalités de la région en haut de la liste

Publié le 21 novembre 2024 à 14:23, modifié le 21 novembre 2024 à 14:23

Par: Louis-Philippe Morin

La Fondation Rivières a publié son classement annuel sur les déversements d’eaux usées dans les lacs et rivières en 2023… Et, mauvaise nouvelle, la région figure toujours au haut de la liste. Les rédacteurs du palmarès croient que c’est le manque d’investissements dans les infrastructures qui explique, en partie, ces données. Les aqueducs et les égouts de plusieurs municipalités de la Gaspésie sont vieillissants et ne suffisent plus à contenir les nombreux épisodes de pluies diluviennes.

Chaque année, depuis quatre ans, la Fondation Rivières publie un palmarès des déversements d’eaux usées au Québec. Dans la dernière édition, on constate moins de débordements, mais ils durent plus longtemps, en raison d’épisodes de pluies diluviennes de plus en plus fréquents.

« On a constaté aussi que, de plus en plus de municipalités attendent notre palmarès. Pas avec gaieté de cœur, mais plutôt en se disant… Ça va être une bonne façon pour moi d’aller voir mon élu et de le convaincre d’investir dans des infrastructures. », explique le directeur général de Fondation rivières, André Bélanger.

Toutes les municipalités de la région traitent leurs eaux usées avant de les renvoyer dans les plans d’eau… mais quand survient un trop-plein en raison des quantités élevées de pluie, certains réseaux municipaux ne sont pas capables de prendre la surcharge, et les eaux contaminées par des matières fécales sont rejetées dans la nature… et s’écoulent jusque dans les cours d’eau sans avoir été traitées.

« C’est une perspective de dire : est-ce qu’on peut travailler en acupuncteur et investir aux bons endroits? Piquer là où ça va vraiment faire le changement souhaité… Plutôt que d’y aller avec des investissements sans une bonne compréhension, de ce qui est en train de se passer sur le terrain. », poursuit l’environnementaliste.

Le palmarès nous apprend que la région fait piètre figure. Cinq municipalités se retrouvent dans les 30 premières positions pour l’ensemble du Québec : Chandler est au second rang, Caplan au quatrième, Paspébiac seizième, Gaspé au vingtième rang et Grande-Rivière arrive vingt-neuvième.

Figurant dans le top 15 de ce palmarès, la municipalité de Paspébiac nous a fait parvenir une communication écrite, expliquant que « des travaux auront lieu dans les prochaines années pour remettre une partie du réseau d’aqueducs et d’égouts aux normes actuelles. ». Pour d’autres municipalités, l’intention est d’aller dans la même direction… mais on se bute à la bureaucratie…

« C’est très long… C’est très long à recevoir toutes les autorisations. Là, on est rendu à vouloir faire des appels d’offres pour les professionnels, afin de préparer des plans et devis… La conception est comme commencée. Là, on doit recevoir l’approbation du MAMH, le ministère des Affaires municipales, Puis… On est en attente de cette autorisation-là. Ce qui fait que ça donne des délais pour la poursuite des démarches dans ce dossier-là. », lance la mairesse de Caplan, Lise Castilloux.

Selon diverses évaluations, il faudrait investir 30 milliards de dollars pour améliorer les infrastructures municipales au Québec. Mais d’autres solutions que des aqueducs et des égouts peuvent être mises de l’avant en attendant le financement tant attendu.

« De faire des jardins de pluie, de penser des parcs autrement. Au lieu de faire un parc… au lieu d’en faire une butte avec une pente vers la rue, si j’en faisais, le contraire : concave, où l’eau s’accumule dans le parc. Elle s’écoulerait ainsi dans le sol, tranquillement. Ce genre d’aménagement là fait des miracles. », propose monsieur Bélanger.

La région n’a pas le luxe d’attendre et doit mettre des solutions en place rapidement. Il faut pouvoir accélérer l’instauration de mesures pour absorber l’eau afin d’éviter qu’elle se retrouve dans les rivières… Sans quoi il sera difficile d’avoir accès aux plans d’eau, étant donné que ces derniers seront contaminés quasi en permanence. Et comme la région dépend économiquement de ses cours d’eau, de la faune et la flore qui y vivent, les solutions ne doivent pas tarder.