Observatoire Aster: « des planètes alignées, mais pas dans le bon sens »
Publié le 19 juin 2025 à 17:42, modifié le 19 juin 2025 à 17:42
Par: Jasmin Guillemette
La fermeture de l’Observatoire Aster à Saint-Louis-Ha!-Ha! fait réagir depuis hier. Les activités sont mises sur pause jusqu’au mois de septembre, en raison d’un manque à gagner d’environ 30 mille dollars.
Les départs de fusée se feront moins nombreux dans les prochains mois. L’observatoire deviendra silencieux tout l’été. La direction a dû faire ce choix déchirant en raison d’un déficit. L’absence de sorties scolaires pendant la saison estivale, aucun poste offert via le programme Emplois d’été Canada et aucune subvention de Québec ont poussé l’organisme à mettre la clé dans la porte, temporairement.
« Ce sont des planètes alignées, mais pas dans le bon sens. Ce n’était même pas un choix.
C’est tout ce qui nous restait à faire pour préserver nos opérations en septembre », lance Marc-André Paradis, directeur intérimaire et astronome chez Aster.
La décision a été prise à contrecœur. Quatre employés devront se tourner vers le chômage. Des camps de jour, des services de garde et des campings devront revoir leur programmation. Aster devait offrir aux jeunes tout au long de l’été des ateliers scientifiques, qui n’auront finalement pas lieu.
« Aster, c’est très populaire lors des perséides. Il y a de l’animation. Là c’est sûr, il y a des gens qui ne se déplaceront pas pour ce moment-là », explique Pierre Levesque, président-directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent.
« Je pense qu’Aster donne une belle chance de voir, qu’est-ce qu’on fait, qu’est-ce qu’on essaie de faire en classe, dans nos cours de science, indique Dorothée Bélanger, enseignante à l’école Litalien située à Trois-Pistoles. Il y a des gens qui travaillent là-dedans. Ça peut peut-être leur donner un intérêt à participer encore plus dans notre cours de science, et peut-être allumer une petite flamme dans leurs yeux pour devenir scientifique. »
La direction déplore quand même l’absence l’aide financière pour le seul observatoire de ce genre dans l’Est-du-Québec.
« Je suis un peu sous le choc d’apprendre ça. Je vais justement prendre le temps de voir l’état de situation et de contacter monsieur Paradis pour voir s’il y a quelque chose qu’on peut faire », souligne la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata—Les Basques, Amélie Dionne.
La direction veut implanter un plan stratégique pour que dans trois ans, elle puisse faire une demande au programme gouvernemental d’aide aux institutions muséales.
« Si les opérations muséales ne sont pas supportées un certain niveau, on n’est pas capable d’éponger ça et nous ne sommes pas capable de continuer », continue M. Paradis.
Aster compte pointer de nouveau ses télescopes vers les étoiles au mois de septembre.
« Aster, c’est comme un phénix, ça renaît de ses cendres. Ce n’est pas un adieu, juste un au revoir », termine l’astronome.