Ses anciens collègues gardent tous le souvenir d’un homme déterminé. C’est le cas de Denis Tardif, député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, qui l’a côtoyé en politique municipale. Il se souvient d’un ami qui aimait la pêche, le hockey, les bonnes discussions et la bonne bouffe, mais aussi d’un politicien engagé.

« Ce n’était pas un homme de grand discours. C’était un homme d’action, explique-t-il. La première analyse, c’était toujours une analyse financière. Est-ce que c’est viable? Et à partir de là, ses convictions prenaient forme », poursuit le député.

La mairesse de Rivière-du-Loup, Sylvie Vignet, était toujours consternée mardi matin. « Une mort subite comme ça, où tu n’as pas le temps de dire les choses, de faire les choses, c’est quelque chose. C’est ça qui frappe le plus », a-t-elle lancé. Elle dit avoir eu une pensée d’abord pour la mère de M. Morin, qui s’inquiétait de son fils alors qu’il était maire de la Ville et que des situations difficiles se présentaient à lui.

Engagé et sportif de nature, Michel Morin laisse notamment aux Louperivois le Parc-du-Campus-et-de-la-Cité. Un projet qui ne faisait pas l’unanimité au départ, mais qui est aujourd’hui salué, note l’actuelle mairesse. « Allez voir quelqu’un aujourd’hui qui vous dirait que ce n’est pas une bonne idée, je pense que vous n’en trouverez pas », lance-t-elle.

Michel Lagacé, note que deux projets ambitieux ont vu le jour sous la gouverne de son homologue, alors maire de la ville. « Quand on parle de développement éolien, Viger-Denonville (parc éolien à Rivière-du-Loup), on a été le premier parc éolien à partenariat égalitaire au Québec en 2013 », note le préfet, qui rappelle que M. Morin a aussi été impliqué dans la création de la SÉMER et de son usine de biométhanisation, située à Cacouna. « La biométhanisation, on a aussi tracé la ligne. On a été les précurseurs », explique-t-il.

Il a aussi contribué à la naissance des Albatros du Collège Notre-Dame, alors qu’il y enseignait les sciences, avant de faire son entrée à la mairie.

« C’est lui qui a monté un dossier pour obtenir une franchise de la ligue la Ligue midget AAA et c’est clair que quand les gens avaient lu le document, ils se disaient, bien si c’est dirigé d’une façon aussi professionnelle que le document qu’on a reçu, bien ça va avoir du succès. » – Guy April, directeur général du Collège Notre-Dame

Plus récemment, il était depuis deux ans chercheur au Living Lab en innovation ouverte du cégep de Rivière-du-Loup. Il aura été un mentor pour plusieurs jeunes talents, en plus d’apporter sa touche scientifique et concrète aux idées parfois éclatées des autres chercheurs.

« Il disait : « vous les créatifs », parce que lui justement il se percevait comme la science, le concret. Mais dans les faits, Michel c’était un grand créatif », ajoute David Guimond, cocoordonnateur au Living Lab.

Mardi matin, Guy April a résumé la pensée de plusieurs collègues et amis de Michel Morin. « Vous savez, en sciences, on dit qu’il y a la loi du tout ou rien. Avec lui c’était toujours tout », conclut-il.