Négociation à la STQ : L’Isle-aux-Coudres implore l’arbitrage
Publié le 27 mai 2025 à 16:26, modifié le 27 mai 2025 à 16:26
La menace de grève se fait de plus en plus pesante dans les traverses du Québec. Le syndicat a demandé hier le recours à un arbitre, mais la Société des Traversiers a refusé cette option. À L’Isle-aux-Coudres, on misait sur cette solution pour sauver la saison touristique.
La consternation se lit sur les visages de plusieurs insulaires. Ils ne comprennent pas pourquoi la STQ n’accepte pas d’aller en arbitrage. Insatisfait des négociations, le syndicat des Métallos l’a réclamé, sans quoi il déclenchera une grève illimitée. Le maire de L’Isle-aux-Coudres soutient cette proposition.
« Je les implore d’accepter l’arbitrage, parce que ça va enlever la pression pour tout l’été. Tout va arrêter, les mandats de grève et tout », s’exclame Christyan Dufour.
Les commerçants accusent la STQ d’être de mauvaise foi et de ne pas les considérer. Ils rappellent que l’économie de l’île est entièrement dépendante de la traverse. On espérait grandement pouvoir sécuriser l’affluence de touristes en 2025.
« On trouvait que c’est une façon simple de régler à court terme un problème qui dure depuis longtemps. Puis nous autres, ça nous permettait de sauver la saison. Ça serait la troisième année qu’on se fait rentrer dedans », lâche Frédéric Boudreault, copropriétaire de l’Auberge La Fascine.
La STQ affirme qu’une offre sérieuse a été déposée, incluant notamment des augmentations salariales de 17,4 % sur cinq ans. Elle vise ainsi les barèmes du secteur public, mais le syndicat les juge insuffisants en les comparant avec le secteur privé.
Le maire Dufour précise que « l’arbitrage, ça ne veut pas dire qu’ils vont tout avoir. Les deux parties vont pouvoir continuer à négocier et en venir à une entente qui va être favorable pour les deux parties. »
Au-delà de la grève, les commerçants craignent davantage la perception des visiteurs qui penseraient que l’Isle-aux-Coudres demeure inaccessible.
« Les gens ils lisent la première ligne : grève à la STQ. Ils disent : « on n’ira pas à l’île ». Mais écoute, il reste des bateaux, il reste des bateaux en masse pour rentrer, pour sortir le monde », assure Frédéric Boudreault.
Selon certains commerçants, la saison touristique s’annonce exceptionnelle. Seule une grève des traversiers pourrait venir la gâcher.