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Microbrasserie : la fin « d’une chasse aux sorcières »

Publié le 5 décembre 2024 à 16:56, modifié le 5 décembre 2024 à 19:03

Par: Jérôme Gagnon

Le gouvernement du Québec veut mettre fin au timbrage des bières de microbrasserie. Un projet de loi a été déposé hier. Il s’agit d’un soulagement pour l’industrie. Des entreprises ont perdu temps et argent, et ce même dans les dernières semaines en raison de cette réglementation.

« Je suis fière de vous présenter ce dépôt du projet de loi 85 », annonce fièrement le ministre délégué de l’économie, Christopher Skeete.

Ces paroles sont de la musique aux oreilles de l’Association des Microbrasseries du Québec. L’organisation sensible à cet enjeu occupe les instances depuis plusieurs années.

« C’est vraiment important pour nous », insiste sa directrice générale, Marie-Ève Myrand.

L’obligation d’apposer des timbres sur les canettes et les bouteilles de verre pour les producteurs était depuis longtemps un fardeau pour les acteurs de l’industrie.

« Ça a des impacts réels pour les PME », mentionne-t-elle.

«  Ça nous amène énormément de stress et de temps, nous n’avons pas ce temps pour mettre en place deux inventaires distincts », confirme le maître-brasseur chez Menaud,  Gaël Burke Lapointe.

Une chasse aux sorcières coûteuse

Des microbrasseries ont récemment eu la visite de policiers venus vérifier que l’étiquetage des timbres était conforme. La distillerie et brasserie, Menaud, en a payé chèrement la note. Elle ne recevra pas d’amende après avoir conclu un accord avec Revenu Québec. L’entreprise doit retirer un à un chacun de ses produits à travers près de 200 adresses dans la province. Or, l’opération est loin d’être simple.

« C’est des dizaines de milliers de dollars qui vont être brûlés juste pour une loi ridicule qui aurait dû être modifiée depuis trop longtemps. C’est aussi une perte de confiance de nos clients juste avant le temps des fêtes », déplore M. Burke Lapointe.

Pour l’association, ce déploiement policier était une véritable chasse aux sorcières.

« On mobilise des ressources à l’ensemble du Québec de façon importante pour au final obtenir aucun gain pour le gouvernement », souligne la D.G.

Une fausse perception, selon l’association

Au cœur du débat, l’argument que le timbre permettait de mieux lutter contre le crime organisé et l’évasion fiscale était évoqué.

« Premièrement, ce n’est pas si simple que ça de faire de la bière et si j’étais eux, je ne me casserai pas la tête à faire de la canette ou de la bouteille,  j’aurais juste à le mettre en fut. C’est une fausse perception »,  croit-elle.

L’association des microbrasseries du Québec espère que la loi entrera en vigueur dans les premiers mois de 2025.