Mère de trois enfants, elle fait son BAC en enseignement
Publié le 10 juillet 2024 à 16:25, modifié le 11 juillet 2024 à 11:21
Par: Coralie Morency
Maman de 3 enfants, le parcours de Sophie Laflamme est inspirant. Elle a fait le choix de retourner aux études pour devenir enseignante au secondaire. Originaire de La Pocatière, elle a fait un BAC à temps plein, en faisant la route jusqu’à Québec presque chaque jour.
Cette mère de trois enfants est la preuve que tout est possible. À 40 ans, Sophie Laflamme est retournée sur les bancs l’école pour vivre de sa passion : l’enseignement. C’est avec fierté qu’elle a reçu son diplôme. « Ce que ça m’apporte comme joie, c’est de savoir que j’ai un mandat en septembre et que je vais avoir ma classe, il faut foncer, il ne pas rester dans le rêve, mais se dire que moi aussi je pourrais. Aujourd’hui, je suis fière de dire que je vais pouvoir offrir à long terme la vie qu’il faut à mes enfants et ma famille », se réjouit Sophie Laflamme.
Le soutien de ses proches lui a donné la force de changer de métier, après avoir travaillé plus de 15 ans comme graphiste. « Ok, là on met notre vie sur pause trois ans, puis on fait un meeting avec la famille et on se dit, ok on s’embarque là-dedans, vous êtes là-dedans, y croyez-vous et si oui on va essayer de tougher ensemble parce que je vais avoir besoin de vous. Il y a beaucoup de soirs que je vais être obligée de me dire je ne pourrai pas aller te lire ton histoire, je ne serai pas là quand tu vas te coucher », raconte la maman. « Tu te demandes pourquoi tu fais ça, parce qu’au quotidien c’est invivable de ne pas pouvoir combler tes enfants, c’est la base dans la vie de vouloir être avec eux », ajoute-t-elle.
La conciliation étude-famille a été ardue, mais l’exemple qu’elle a donné à ses trois jeunes enfants en a valu la peine. « Ils me collaient, on pleurait un peu, puis ils repartaient et ils me disaient, on est courageux, ça va, continue maman, ça va, on est correct, on va demander à papa », se remémore-t-elle.
« Ce n’était pas nécessairement facile, des fois elle était un peu découragée, mais elle s’est remise. Ce n’était pas tout le temps facile parce qu’elle partait souvent à Québec, des fois la semaine il y avait des jours qu’elle n’était pas là pour les lunchs et les affaires comme ça », expliquent ses deux plus jeunes enfants, Clémence et Albert.
Les conditions actuelles dans le milieu de l’enseignement ne l’ont pas fait reculer, au contraire. « Plusieurs personnes nous écrivaient pour nous dire, mais qu’est-ce que tu fais là, les conditions ne sont pas… mais plus que tout, travailler avec les enfants c’est une mission. D’avoir passé à travers toutes ces peurs-là, aujourd’hui comme humain je me sens tellement plus forte que si j’étais resté à ma place, dans ma petite coquille en me disant j’ai peur, je n’irai pas là. Si on a peur, c’est là qu’il faut aller, c’est qu’on a quelque chose à aller chercher », se dit la récente diplômée d’un Baccalauréat en enseignement des arts plastiques.
Après trois ans d’efforts, Sophie pourra maintenant travailler auprès des jeunes et même reprendre le temps perdu en enseignant à ses propres enfants.