Lieu de créations, de rencontres inspirantes et d’expositions, le pôle artistique de la gare de Matapédia entreprend une mutation plus locale et devient le Matapédia Jonction Pôle. L’organisme, autrefois géré à partir de Montréal, plante donc ses racines aux abords de la rivière Matapédia.

« Ça prenait cet ancrage-là pour, non seulement, développer nos publics, mais aussi pour aller chercher le financement et le soutien dont on a besoin pour mener ce beau projet à terme. », affirme Caroline Andrieux, chargée de projet à la Gare de Matapédia.

Depuis plusieurs mois, des négociations ont lieu entre l’organisme artistique et VIA Rail. Tout n’est pas réglé, mais l’entreprise de transport passager veut céder l’endroit, vieux de plus de 100 ans, afin qu’il mute et devienne un lieu de passage obligé pour les artistes de la région et du monde entier.

« Pour nous, c’est important toujours d’activer la gare. Comment les artistes s’inspirent du lieu? Pour nous, c’est toujours la base de nos projets. Comment ces artistes peuvent s’inspirer des lieux? … Et la gare, avec son aspect patrimonial, mais aussi sa fonction première, qui est une gare ferroviaire. », poursuit la chargée de projet.

Fort d’une réputation grandissante, le pôle artistique reçoit depuis quelques semaines une vingtaine de créateurs-étudiants à la Maîtrise en Beaux-Arts de l’Université de Halifax.

Ces artistes devaient créer le plus rapidement possible, le plus d’œuvres imaginables… le résultat est un collage hétéroclite rempli de folies… Des œuvres achevées, mais d’autres qui sont figées dans le temps. Si quelques créateurs sont retournés en Nouvelle-Écosse, d’autres profitent encore de quelques jours d’inspiration.

« Je suis en train de faire ma maîtrise. On nous a proposé ce projet. Ça fait un moment que… En fait, je vis juste à côté de la gare… Et, de mon balcon, je vois le train partir d’Halifax, le train qui va jusqu’à Montréal. Et puis quand j’ai su que c’était ce même train qui s’arrête à Matapédia, j’ai dit : je veux prendre ce train. J’ai très envie de prendre ce train. », sourit l’artiste Nadine Sures.

Ces visites, si courtes soient-elles, pavent la voie au retour de ces artistes… qui auront tôt fait de raconter leur expérience afin que d’autres viennent montrer ce dont ils sont capables.

« Et aussi, j’ai beaucoup apprécié les gens de la communauté. Ils étaient très chaleureux. J’ai échangé avec quelques personnes qui sont venus voir et visiter les œuvres. Et aussi la nature. C’est tellement beau donc oui. », nous dit l’artiste.

« C’est vraiment crucial notre mission… C’est vraiment de mettre en contact la population, les artistes et l’art. C’est notre mission première. », ajoute madame Andrieux.

Ainsi, la jonction… du Matapédia Jonction Pôle se faite.