Manque de main-d’œuvre : des entreprises de la Gaspésie forcées d’engager dans les grands centres
Publié le 3 mai 2022 à 17:31, modifié le 5 mai 2022 à 12:15
Par: CIMTCHAU
Le manque de main-d’œuvre touche tous les secteurs d’activités. Incapable de trouver des employés dans la région, des entreprises de la Gaspésie sont forcées d’embaucher du personnel dans les grands centres urbains. Une option rendue possible grâce au télétravail popularisé avec la pandémie.
La Gaspésie manque d’employés.
« La pénurie de main-d’œuvre m’affecte énormément », affirme la propriétaire de Service Multi-Disciplinaire, Diane Beausoleil.
« On a vraiment des difficultés de recrutement actuellement dans la péninsule », constate l’associée chez Leblanc Bourque Arsenault, Elizabeth Mercier.
Pour pallier au manque de main-d’œuvre, des entreprises de la région ont décidé de se tourner vers les grandes villes. Diane Beausoleil a récemment engagé une technicienne comptable située à Montréal, soit à près de 850 km de son bureau de Caplan.
« Ça faisait plusieurs mois que je cherchais du personnel, pour entre autres la saison d’impôts, mais aussi pour m’aider dans mes multiples contrats de tenue de livres. Je n’arrivais pas à trouver personne ici […] Le fait de l’ouvrir en télétravail uniquement et de l’ouvrir à la grandeur du Québec, j’ai eu beaucoup d’offres d’emplois, de candidatures en fait », mentionne madame Beausoleil.
« Ça illustre à quel point la pénurie de main-d’œuvre est aiguë, à quel point la pénurie de main-d’œuvre fait mal aux régions du Québec », souligne le vice-président pour le Québec de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), François Vincent.
La pénurie d’employés touche aussi la firme comptable Leblanc Bourque Arsenault. L’entreprise de Maria a ouvert en début de semaine un bureau dans la ville de Québec.
« Dans le seul but en fait de faire travailler des gens de l’extérieur, des gens de la région de Québec sur des dossiers gaspésiens. Donc, ce n’est pas nécessairement de développer le marché de Québec, c’est vraiment pour venir satisfaire le besoin et répondre à la demande qu’on a ici en Gaspésie pour nos services […] Ça vient combler un double besoin, on a des gens de Québec, mais on a aussi des Gaspésiens qui ne sont pas nécessairement prêts à revenir s’établir tout de suite, donc on fait un espèce de pont entre le moment où ils terminent l’université et le moment où ils vont revenir s’établir ici pour de bon », assure Elizabeth Mercier.
La pandémie a permis de développer le télétravail, ce qui n’est pas toujours positif pour la vitalité des régions. Des solutions existent selon François Vincent.
« En région, qu’est-ce qu’on peut faire? Il y a l’immigration, je pense qu’on ne peut plus passer à côté de ça […] Puis, il y a aussi la question des logements, il y a des logements qui manquent. La mise en chantier sera importante », croit monsieur Vincent.
Avec plus de 1475 postes à combler, les solutions novatrices pour trouver des employés se multiplieront en Gaspésie.