Mon topo Manoir Alexandre : fermer sa résidence pour aînés… à contrecœur
Publié le 28 juillet 2023 à 17:07, modifié le 28 juillet 2023 à 17:07
Par: Coralie Morency
La vague de fermeture de résidences pour aînés se poursuit dans nos régions. Un établissement de St-Alexandre-de-Kamouraska cessera ses activités. C’est avec le cœur gros que la propriétaire du Manoir Alexandre dira au revoir à ses résidents en mars 2024 pour des raisons personnelles et financières.
« Peut-être que je n’ai plus la passion, ou moins la passion », déclare Nicole Labrie. Le Manoir Alexandre répondait à un besoin et à une clientèle moins fortunée, afin qu’elle puisse obtenir des soins particuliers en résidence.
Depuis 14 ans, la propriétaire, Nicole Labrie se consacre jour et nuit à prendre soin de plus d’une dizaine d’aînés en perte d’autonomie. « C’est personnalisé, on connaît tout notre monde par cœur, ce ne sont pas des numéros de chambre, on connaît tous leurs noms, on connaît tous leurs caprices », indique-t-elle.
Le manque de personnel et le coût de la vie élevé ont joué un rôle important dans sa décision. Les résidences privées n’ont pas les mêmes avantages que les grandes résidences. « Moi mon personnel est aussi compétent, sinon plus, mais je ne suis pas capable de les payer autant qu’une grosse résidence, alors ça nous remet en question », explique Nicole Labrie.
S’occuper d’une résidence familiale représente une réalité difficile. La propriétaire estime avoir besoin de temps pour elle. « Quand on est une petite résidence, ça devient exigeant et épuisant pour répondre aux besoins du gouvernement et aux besoins des résidents. Mes familles je les ai adorés, les gens que j’ai gardés je garde de beaux souvenirs, et puis mon dieu, j’aimais ce que je faisais, mais peut-être qu’une petite pause va faire du bien. »
Un impact collatéral : le service de popote roulante qu’elle offre aux citoyens depuis 7 ans cessera au cours de l’automne. « Mais tant qu’il va avoir une cuisine ici au manoir, on va continuer notre service, ça, c’est certain », rassure-t-elle. Nicole Labrie souhaite qu’un bon samaritain se présente afin de continuer d’offrir ce service à la population de Saint-Alexandre-de-Kamouraska.
De nouveaux défis attendent Nicole Labrie et son conjoint, qui travaille auprès d’elle depuis des années. Elle donnera une deuxième vocation à son bâtiment. Les travailleurs étrangers de l’entreprise Aliments Asta viendront s’installer dans les quatorze chambres disponibles.
Émotive, elle ne ferme pas la porte à peut-être un jour retravailler avec des personnes âgées. « Je n’ai pas dit que je ne reviendrai pas dans le décor… ils ont tellement besoin. Je suis rendue là, je suis rendue là dans ma vie, je pense. »
