Main-d’oeuvre estivale : un portrait de la situation
Publié le 6 mai 2025 à 15:37, modifié le 6 mai 2025 à 15:37
Par: Louis-Philippe Morin
Alors que l’été se prépare en Gaspésie, et que plusieurs Québécois boudent les États-Unis pour leurs vacances, la région risque de faire face à une importante vague touristique. Les besoins en main-d’œuvre seront proportionnels à la demande… Les commerces tentent de séduire et recruter du personnel. Selon les secteurs, les entrepreneurs se réjouissent de recevoir autant de CV. Vous vous en doutez, les entreprises de services et touristiques tirent bien leur épingle du jeu. Par contre, la situation n’est pas parfaite partout.
Chaque été, dans la région, des milliers de nouveaux employés font leur entrée sur le marché du travail. Venue donner un coup de main aux entreprises pendant les vacances estivales ou pour suffire à la demande touristique, cette main-d’œuvre est majoritairement étudiante.
« Tourisme, hôtellerie, plantations… Des marchés comme le IGA, ici à Bonaventure, ou même à Maria. Ces entreprises-là ont besoin d’employés durant l’été. », lance Ronald Ménard, directeur général du Carrefour jeunesse emploi des MRC Avignon et Bonaventure.
Sauf que, cette année, une ombre américaine plane au-dessus de l’optimisme habituel à cette période d’embauches… Ceux qui sont en contact avec les entreprises sentent une hésitation due au conflit tarifaire canado-américain…
« Je me mets dans la peau des employeurs : le climat d’incertitude fait en sorte que les gens ont de la misère à planifier… Ils vont devoir s’ajuster des fois, au mois ou à la semaine… On espère un peu de stabilité un moment donné. », analyse monsieur Ménard.
« Peut-être un peu plus le message : est-ce que j’embauche du monde et finalement mon entreprise, elle sera peut-être amenée à changer… ou devoir fermer… On ne sait pas trop. », poursuit Valentine Palma, directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie de la Baie-des-Chaleurs.
Malgré tout, des entreprises locales ont ouvert les vannes… Avec l’afflux touristique que la région risque de recevoir, on ne veut pas perdre de temps. Si certains commerçants profitent de leur popularité pour attirer les travailleurs, d’autres doivent s’y prendre d’avance…
« On travaille, nous, à partir de février mars pour les emplois saisonniers… Pour justement recruter des jeunes. On a commencé à faire des représentations dans les écoles comme l’ITHQ. Ça porte fruit vraiment. Il y a beaucoup de jeunes qui sont aux études à l’institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, qui souhaitent venir travailler, durant l’été, en Gaspésie, dans nos hôtels. », explique Lucie Dumas, directrice marketing au groupe Rioux, propriétaires des établissements Riötel.
Comme le bassin de travailleurs régionaux est mince, il faudra aussi penser engager à l’extérieur de la région… mais encore là, le manque de logements pourrait jouer un tour à ceux qui penchent pour option.
« Pour certains, on espère que ce soit un peu plus important comme saison touristique, mais que ce ne soit pas si pire que ça… Étant donné qu’on manque déjà de main-d’œuvre, ça met encore un poids supplémentaire sur qui sont en poste. Ça risque d’être rock’n’roll pour certains. », termine, en souriant, Valentine Palma.