« J’étais infirmière je me suis blessée au travail. Je reçois un salaire, en fait un revenu de la CSST qui ne répond pas à mes besoins » dit Anick Symons, une citoyenne impliquée dans le projet de recherche.                                                                                                                         « J’ai dû utiliser la banque alimentaire. J’ai dû couper des services.  L’ordinateur… j’ai coupé la télévision »ajoute-t-elle.

Pour lutter contre ce phénomène Nos Communautés AVEC, un projet de recherches-actions mené dans 3 MRC du Bas-Saint-Laurent, dont les Basques et Rivière-du-Loup, propose un chemin différent pour trouver des solutions. Les personnes en situation de pauvreté ont été directement impliquées dans le processus décisionnel, au lieu d’être simplement consultées.

« C’est de penser une conversation pour que tout le monde soit inclus, dès le départ.  On vient vraiment renverser un certain rapport de pouvoir qui est là d’habitude », indique Jacinthe Montplaisir , chargée de projet pour le groupe de Recherche « Nos Communautés AVEC ».

« Ça fait qu’on ne prend pas les décisions pour eux autres ils sont à la table et ils prennent les décisions avec nous et souvent ça fait que des fois il y a des angles morts qu’on n’avait pas imaginés », remarque Charlotte Gilbert, coordinatrice pour la Corporation de développement communautaire (CDC) des Grandes Marées.

« J’ai rencontré des gens-là que je voyais dans la rue, que je savais qu’ils existaient, mais avec qui je n’avais aucun contact », dit Bertin Denis,  préfet de la MRC des Basques.

« C’est de donner une voie aux citoyens impliqués dans le pluriel. C’est de sentir qu’on a une valeur ajoutée. De dire qu’on fait partie de la solution », s’enthousiasme Anick Symons.

La pauvreté à plusieurs visages et elle est parfois le point de départ d’un cercle vicieux qui mène à l’exclusion sociale.

« Lorsque la question a été posée à la communauté, ici, à Trois-Pistoles, la grande surprise qui en est ressortie, c’est la pauvreté relationnelle, l’isolation », se souvient la citoyenne.

« Quand on a pas les sous pour aller prendre un café, quand on a pas les sous pour participer avec les autres, on se retrouve isolé », indique pour sa part Jacinthe Montplaisir.

Parmi les projets issus de cette démarche, le carnet de santé pour les aînés et les frigos partagés. La démarche mènera aussi, bientôt, à la création d’une murale.

« Le dessin qui va être là,  ça va faire la démonstration que ces personnes-là sont aussi importantes que n’importe qui dans la société » affirme Bertin Denis.