Ce sondage est mené en collaboration avec le groupe de ressource en logement collectif Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine afin d’établir exactement le nombre de logements à construire, mais aussi, la clientèle qui habitera ces logements. Dans une région où le taux d’inoccupation des logements est en deçà de 2%, c’est une nouvelle qui fait du bien.

Pour Ambroise Henry, directeur général du Groupe ressource en logement collectif GÎM, la Gaspésie vit une crise du logement qui, selon plusieurs, ralentit son développement économique et empêche un solde migratoire plus élevé.

«Il y a très peu de logements disponibles. Les gens nous le disent quand ils appellent. On a des gens qui nous appellent et qui sont devant rien : ils n’ont pas de solutions alternatives.»

La ville de Paspébiac a donc pris les choses en main dernièrement et, au terme d’un sondage en ligne, décidera de bâtir des logements collectifs.

«On sait qu’il y a un besoin à Paspébiac. Ce besoin-là reste à définir. Faut s’assurer vraiment de répondre à tous les besoins. Toute communauté qui veut vraiment s’assurer de conserver ses citoyens et aussi d’en attirer, doit avoir la possibilité d’offrir du logement.», raconte le maire Régent Bastien.

Déjà, les autorités municipales sont capables d’estimer que c’est une quarantaine de logements qui devraient être construits sur des terrains qui appartiennent à Paspébiac. Mais avant de prendre une décision finale, nous dit monsieur Henry, il faudra étudier le sondage et les besoins.

«Oui, on a en tête une quarantaine d’unités. On ne peut pas vous dire que ça va être tout du même volet. Ça se peut qu’il y ait un mix… un petit peu comme on avait fait à Carleton : un mix de volet famille, personne seule, plus autonome…»

Questionné sur les coûts d’une telle construction, le maire de Paspébiac explique que des programmes gouvernementaux viendront aider la municipalité.

«Si on se donne un ordre de grandeur, un 10 logements il y a environ 15 ans… on parlait de 1,5-2 millions. Aujourd’hui, ça serait probablement quelque chose comme 5 millions.»

Dans la ville voisine de Bonaventure, il existe plusieurs bâtiments qui abritent du logement collectif. Des bâtiments vieillissants selon le maire de l’endroit et président de l’Office habitation Baie-des-Chaleurs, Roch Audet.

«Y’a beaucoup de réparations à faire sur ces logements-là. On le sait. On travaille avec les centres de services. Les centres de services ont un portrait de l’ensemble du parc immobilier de notre OH.»

L’Office d’habitation de la Baie-des-Chaleurs gère plusieurs établissements sur le territoire et se réjouit de la construction de nouvelles unités. Le but est de diminuer la pression sur les demandes de logements.

«Une très longue liste d’attente, je vous dirais. La dernière fois, je pense, qu’on était au-dessus de 200 facile au niveau de la liste d’attente.», explique Roch Audet.

La construction de ces logements collectifs sera-t-elle suffisante ? Pour Ambroise Henry, par expérience, les choses peuvent changer:

«Un projet, ça peut prendre 3-4-5 ans à réaliser… des fois, ça peut paraître peu présentement 40 unités… mais dans 5 ans, par expérience, il y a beaucoup de choses qui se passent dans les intentions d’habitation des gens.»

Il faudra que les projets et les porteurs de ces projets se multiplient pour pallier la demande.

«Mais ce qui est sûr, c’est qu’il manque de logements locatifs abordables dans la Baie-des-Chaleurs actuellement…», termine monsieur Henry.

Louis-Philippe Morin, CHAU-TVA, Paspébiac. –30–