Daniel Normandeau, un résident de la rue de la Gare en a assez de ne pas pouvoir profiter pleinement de son patio, quand bon lui semble.

«En plein été, des fois, on ne peut pas manger le soir sur le patio, on est obligé de rentrer à l’intérieur, parce que c’est vraiment trop accaparant comme odeur.»

L’herbe n’est pas plus verte chez ses voisins.

« On ouvre moins les fenêtres, mais l’été quand on ouvre les fenêtres, ça peut rentrer dans la maison. C’est un peu dérangeant, mais on vit avec », se résigne une adolescente.

«C’est un peu plate.  J’aimerais mieux que ça sente les fleurs, mais c’est pas plus que ça», laisse tomber Suzelle Arseneault, une autre résidente de la rue de la Gare.

Il y a même un service de garde en milieu familial qui a été obligé de rassurer certains parents qui se demandaient d’où provenait l’odeur de cannabis.

Le président de l’entreprise de production de cannabis tente de calmer le jeu.

« Je peux rassurer la population en leur disant que c’est 100% inoffensif», indique Stéphane Daigle.

L’homme d’affaires explique que des correctifs sont en cours.

« On a peut-être un doute que les travaux qu’on a entrepris depuis le début de l’été dans l’isolation de l’entretoit peuvent avoir causé une senteur plus importante que la normale. On est à la fin des travaux, présentement, donc ça devrait se résorber, si c’est ça», poursuit M.Daigle.

De son côté, Santé Canada a refusé de nous accorder une entrevue. Par courriel, on nous confirme que les Cultures Seaweed Gaspésie est détentrice d’une licence de culture de cannabis.

L’agence fédérale explique que des systèmes de filtration d’air pour limiter l’intensité des odeurs sont obligatoires, mais pas infaillibles.

« Peut-être que la réglementation au niveau du fédéral n’est pas assez efficace pour combler les odeurs qui se promènent. (…) On n’a pas eu d’explication des dirigeants. Il y a des personnes qui ont fait plusieurs plaintes au niveau de la Ville, mais ce qu’on nous dit c’est qu’ils respectent les règlements», fait savoir M.Normandeau.

Le maire de Carleton-sur-Mer, Mathieu Lapointe, se dit bien au fait de la problématique.

« Oui, on a eu des échanges concernant des odeurs. On est en train d’évaluer tout ça. Il faut savoir que nous à la Ville on a un règlement sur les nuisances qui encadre les fortes charges d’odeur. On est en train d’évaluer la situation avec le promoteur de l’usine, qui nous démontre une bonne fois dans tout ça. »

Pendant que les autorités se relancent la balle, les citoyens eux espèrent pouvoir respirer à nouveau l’air pur de leur quartier.