« Le monde politique n’est pas réveillé à l’ampleur de la bête que nous les commerçants, nous vivons », signale le copropriétaire des Vergers Pedneault, Éric Desgagnés.

Colère et inquiétude chez les commerçants de L’Isle-aux-Coudres. Les deux premières journées de grève ont été un coup de massue pour la plupart des entrepreneurs.

« Pour les réservations, j’ai eu 62 nuitées d’annulation à quelques jours d’avis. Ça fait énormément de revenus perdus »,  Sophie Brisson, directrice générale pour l’Hôtel Cap-aux-Pierres.

Pour les marchands contactés, qui composent une clientèle de passants, ces journées ont été catastrophiques. Certains enregistrent des pertes de près 75 % comparativement aux chiffres récoltés l’an passé. C’est le cas pour les Desgagnés.

« Ça n’a pas de bon sens. Ces gens-là viennent normalement, mais là ils ne sont pas venus à l’île. Ils se sont fait dire qu’il y avait une grève et aucun bateau », se désole l’entrepreneur, qui a investi beaucoup d’argent sur l’île dans les dernières années.

Malgré le retour au service habituel, l’impact négatif se poursuit même cette semaine.

« En moyenne par jour, je reçois entre 35 et 45 réservations en vue de la saison. Puis voyez-vous hier, j’en ai reçu 12. Évidemment, c’est difficile de dire que c’est à 100 % à cause de ça, mais ça a certainement un impact important », croit la gestionnaire.

Éric Desgagnés demande une intervention des politiciens, notamment de la députée Kariane Bourassa.

« Nous sommes dans une tempête, une tempête économique, on perd des sous chaque minute et chaque heure qui passent », lance M. Desgagnés.

Jointe par notre équipe mercredi, la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré mentionne suivre de près les négociations en cours. Kariane Bourassa dit également comprendre le stress que cette situation peut engendrer pour les insulaires, particulièrement en cette période touristique importante.

« Je reste attentive à l’évolution de ce dossier et j’espère un dénouement positif rapidement », écrit la politicienne.

Une autre tuile ? 

Selon certaines sources, le syndicat des Métallos viserait six jours de grève durant la première semaine des vacances de la construction.

« C’est vraiment parmi les semaines les plus importantes de la saison, ça serait catastrophique », indique Sophie Brisson.

Si l’impasse se poursuit dans les négociations, une grève générale illimitée pourrait même être déclenchée en août.

«  En raison des répercussions, malheureusement, je vais être obligée de couper les heures de certains de mes employés si ça se poursuit », ajoute la directrice générale pour l’Hôtel Cap-aux-Pierres.

Ces commerçants tentent de garder le moral et invitent les citoyens à venir leur offrir leur soutien. Un service à deux bateaux sans interruption est en cours. D’ailleurs, une rencontre de négociation entre la Société des traversiers du Québec et le syndicat doit se tenir le 11 juillet prochain.