Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

L’intelligence artificielle : un nouvel outil pour les corps policiers?

Publié le 4 juin 2025 à 16:26, modifié le 4 juin 2025 à 16:26

Par: Charles Boisvert

L’intelligence artificielle s’impose de plus en plus comme un outil dans plusieurs métiers. L’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) est réunie à Rivière-du-Loup pour parler des enjeux liés à cette technologie en pleine expansion.

Le congrès se déroule sous la thématique « La gestion et la technologie à l’ère de l’intelligence artificielle ». Une innovation prometteuse, mais aussi un couteau à double tranchant.

« Je pense que là, on est dans un moment d’exploration où il y a des choses techniquement qui sont possibles. Et la question c’est : est-ce que ça va être utile et suffisamment fiable? », explique Laurent Charlin, directeur scientifique par intérim au Mila.

Les différents corps policiers doivent aussi adapter leurs méthodes pour faire face aux usages malveillants de l’IA. C’est pourquoi ils veulent combattre à armes égales.

« Maintenant, on est capable de recopier ta voix, on est capable de produire des vidéos », indique Pierre Brochet, président de l’ADPQ. « Avec toute la capacité de fabriquer du faux, ça va être majeur ».

L’intelligence artificielle est déjà utilisée dans certains services de police, notamment pour faire de l’analyse prédictive et accélérer les enquêtes.

« Avec l’intelligence artificielle et avec les multiples données que tu rentres dans le système, tu es capable de prédire. Tu es capable de prédire à quel moment il va y avoir une introduction par effraction et à quel endroit, selon des probabilités », précise Pierre Brochet.

« Pour accélérer la recherche dans nos banques de données existantes. En fait, ce qu’un enquêteur ou un policier ferait manuellement, on utilise l’intelligence artificielle pour accélérer le traitement », souligne Pascal Joncas, inspecteur-chef à la Sûreté du Québec et directeur du district Est.

Attention aux biais humains

Mais l’IA comporte aussi certaines limites.

« L’intelligence artificielle reproduit beaucoup des biais humains. On a quelques exemples où l’intelligence artificielle a été utilisée pour remplacer un humain, en espérant que tous les problèmes de discrimination, de biais allaient magiquement s’envoler, mais ce n’était pas le cas », reconnaît Laurent Charlin.

Les policiers seront-ils un jour remplacés par des robots? Le professeur agrégé à HEC Montréal se risque une réponse :

« Mais on est encore loin, surtout dans un travail de policiers qui est si diversifié, de pouvoir dire “on va remplacer toutes les tâches qui sont faites quotidiennement par les policiers”. Et je ne suis même pas sûr qu’on y arrivera un jour », conclut-il.

L’IA est donc un allié de plus en plus puissant pour les policiers, mais elle ne remplacera pas le jugement, l’expérience et l’intuition humaine sur le terrain.