L’euthanasie de l’ours polaire suscite des réactions; le ministère se défend
Publié le 2 mai 2022 à 18:07, modifié le 2 mai 2022 à 18:08
Par: CIMTCHAU
Un ours polaire a été aperçu par des citoyens ce week-end dans la municipalité de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine. L’animal a finalement été abattu, dimanche matin, par les agents de protection de la faune. L’euthanasie de la bête a suscité beaucoup de réactions. Toutefois, les autorités se défendent et affirment avoir pris la bonne décision.
Samedi, Jean Bergeron déneigeait paisiblement l’entrée de sa résidence avant de recevoir de la visite qui sort de l’ordinaire.
« À moment donné, mon chien est parti comme si, il aime bien ça courir après les oiseaux, il est parti en jappant. Là, je me suis retourné pour savoir après quoi il était parti », raconte le citoyen Jean Bergeron, accompagné de sa femme Sophie Bonneville.
Le couple de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine a été très surpris de constater qu’un ours polaire trônait sur leur terrain.
« Ce n’est pas un petit ours, moi j’en ai déjà vu des gros, pis ça n’a rien à voir avec ça […] Dimanche matin, avec le recul et un peu plus de connaissances, de renseignements sur l’animal, là je me dis que j’ai été chanceux finalement », croit monsieur Bergeron.
« Un ours blanc, c’est un animal qui a beaucoup d’endurance, ça peut marcher et nager sur des dizaines de kilomètres tous les jours. Est-ce que c’est un événement surprenant? Oui, c’est étonnant! Ça arrive très rarement, mais ce n’est pas la première mention d’un ours blanc aussi vraiment plus au sud de ce que l’on est habitué », explique le biologiste et directeur conservation et éducation au Zoo sauvage de Saint-Félicien, David Pagé.
Neuf agents de protection de la faune et plusieurs policiers de la Sûreté du Québec ont été dépêchés sur place. Une opération s’est mise en branle. L’ours a été localisé vers 17h30 samedi avant d’être abattu dimanche matin. L’euthanasie de la bête, dont le statut est classé vulnérable, a suscité beaucoup de réactions.
« Je pense que c’était inutile, je pense qu’il y avait d’autres options que de l’abattre », croit un citoyen.
« Ils auraient pu le “pitcher” et l’amener dans son état naturel après », mentionne un autre.
Pour sa part, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs se défend.
« Cet événement-là était un événement de sécurité publique et non pas un événement de déplacement d’un animal, on veut s’assurer de la sécurité de la population », assure le commandant du district Sud-Est de la protection de la faune, Sylvain Marois.
Comme les agents de la Gaspésie ne sont pas équipés pour s’occuper d’un animal comme un ours polaire, qui peut peser jusqu’à 800 kilos et mesurer jusqu’à deux ou trois mètres, aucune chance n’était à prendre. De plus, l’ours polaire était hors de son habitat naturel ce qui peut rendre son comportement imprévisible.
« On ne peut pas se permettre de manquer notre coup en voulant anesthésier la bête et que ça ne fonctionne pas », précise monsieur Marois.
« Ç’a été bien réfléchi selon moi, ç’a été une bonne décision. À partir de maintenant, on pense que ce genre d’événement là pourrait se répéter, il faut peut-être se préparer pour une prochaine observation », souligne le directeur général de SNAP Québec, Alain Branchaud.
« Endormir un animal, c’est beaucoup de paramètres à contrôler. Le matériel, les cages, tracteurs et tout ça. Donc, c’est un gros travail endormir un animal et le déplacer », mentionne, sans prendre position dans le débat, le biologiste David Pagé.
Une nécropsie sera réalisée par les experts du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, afin de déterminer l’état de santé de l’animal.