Impossible de ne pas ralentir. Certains véhicules arrêtent presque complètement. Même à basse vitesse, difficile de traverser doucement la voie ferrée, en raison d’importants trous situés de chaque côté.

« À qui on envoie la facture quand la suspension va briser? C’est rendu que je sors et que je pousse pour ne pas aller trop vite! », lance un conducteur.

Tout comme les citoyens, les camionneurs sont exaspérés.

« Je passe par là six fois par jour. Si tu n’arrêtes pas, tu vas perdre des morceaux », déplore le conducteur d’un poids lourd.

Plusieurs ont en effet subi des dommages sur leur véhicule. Gaétan Hurdle considère que la facture de son garagiste pourrait s’élever à près de 1000$.

« On m’a donné un numéro du CN, je peux les appeler pour faire une réclamation de mes dommages. Ça peut prendre combien de temps? Six mois, un an, deux ans, dix ans ? », se questionne M. Hurdle.

« Ça fesse! Il y a des morceaux de chars, des fois on trouve des rims de roue, quand ce n’est pas la roue complète », constate pour sa part le maire, Claude H. Pelletier.

La municipalité explique que le CN devait faire des travaux l’automne dernier, mais qu’ils ont été repoussés. La chaussée a donc continué de se détériorer.

« Le CN, ça ne bouge pas vite. Ce n’est pas dans leurs priorités de répondre rapidement aux besoins de la population. Ils nous prennent quasiment en otage avec ça », soutient le maire.

De nombreux citoyens ont porté plainte dans les derniers jours. La municipalité a aussi multiplié les démarches pour que le problème soit réglé, étant donné que le passage à niveau n’est pas de sa juridiction. Le CN a finalement autorisé les employés municipaux à effectuer des travaux temporaires, qui seront par la suite remboursés.

Des travaux permanents devraient être effectués par le CN cet été. « Je n’ai pas de signature, c’est une affirmation verbale. On nous dit que les travaux vont se faire. On va attendre », espère M. Pelletier.