Les oubliés du déconfinement
Publié le 9 février 2021 à 16:14, modifié le 9 février 2021 à 16:14
Par: Louis-Philippe Morin
Plusieurs commerçants se réjouissent des assouplissements gouvernementaux. Mais qu’en est-il des bars ou du sport intérieur?
Avec le déconfinement de l’Est-du-Québec, les citoyens bénéficient de beaucoup plus de liberté. Pourtant, certains croient qu’ils sont oubliés dans ces assouplissements qui sont en vigueur depuis hier.
Si plusieurs commerces se réjouissent du retour de leur clientèle, les bars, eux, demeurent fermés… et les rares établissements de ce genre commencent à s’essouffler à force d’ouverture et de fermeture. Même mécontentement pour le sport amateur. Les sportifs âgés ou pas ainsi que ceux qui organisent ces activités se demandent si le gouvernement n’aurait pas pu récompenser, au moins, les jeunes sportifs.
Ces jours-ci, et jusqu’à ce que le gouvernement révise ses mesures d’assouplissement, la propriétaire du bar l’Étape de Saint-Siméon, Sylvie Poirier, devra garder ses portes fermées.
«Il ne peut pas nous comparer aux grosses villes. On a pas de gros cinémas, des gros centres d’achats. On a rien de ça! Il aurait pu nous écouter un petit peu… mais je sais qu’il est occupé.»
Selon elle, le gouvernement aurait pu être plus sévère quant aux déplacements inter régionaux et récompenser les régions comme l’Est-du-Québec pour leur bon comportement. Elle sent que son commerce en souffre.
«Ça fait deux fois que je suis fermée. Ils veulent vraiment nous fermer, je pense. Deux fois, c’est quelque chose dans une année.»
Le déconfinement ne favorise pas les bars, mais permet aux restos-bars d’ouvrir leurs portes. Mais, même là, on a hésité avant d’ouvrir nous raconte Louis-Franck Valade du Naufrageur.
« Ce qui me faisait hésiter d’ouvrir, c’était plus pour les contraintes. Pas tant de gérer les deux personnes par table, ça, ça va… mais après ça, est-ce qu’il faut vraiment jouer à la police pour savoir d’où ils viennent et habitent-ils ensemble? »
Si les bars sont déçus, que d’autres hésitent… la déception est encore plus vive dans le sport amateur. À Carleton-sur-Mer et New Richmond, c’est plus de 250 joueurs de hockey de 4 à 17 ans qui n’ont pas accès aux arénas.
«On est en train d’en perdre. Il y a des parents qui nous ont appelés et nous ont dit : si ça ne reprend pas, moi, le mien c’est terminé, il va accrocher ses patins, il va faire autre chose, on sait pas quoi.», explique Josianne Landry Allard, secrétaire pour le Hockey Mineur de Carleton-sur-Mer.
Même son de cloche pour la présidente du Hockey Mineur de New Richmond, Sindy Bernard:
«Les jeunes paient beaucoup, je te dirais. C’est plate à voir parce que côté santé mentale, on a tous besoin de bouger.»
La personnalité sportive Pierre Lavoie croit, quant à lui, que la Gaspésie devrait servir de test pour le reste des zones orange.
«Ouvrez la Gaspésie en orange normal. Puis, si ça se passe bien, on l’appliquera aux autres régions oranges.»
Un message supporté par ceux qui voient les enfants se tourner vers d’autres activités pas toujours très sportives.
«C’est sûr que, malheureusement, les tablettes, les jeux vidéos ont pris beaucoup d’espace dans leur vie.», raconte Josianne Landy Allard
Tous espèrent que le gouvernement tendra l’oreille à ceux qui demandent un peu plus de liberté dans les zones ou ça va bien. Jeunes et moins jeunes doivent se sentir motivés.