Les nouvelles normes ferroviaires de Québec freinent le développement au Bas-Saint-Laurent
Publié le 4 novembre 2024 à 17:36, modifié le 4 novembre 2024 à 17:41
Par: Ariane Boyer
À partir du 1ᵉʳ décembre, le gouvernement du Québec imposera de nouvelles restrictions concernant la construction de bâtiments à proximité des infrastructures ferroviaires. Il sera interdit de construire des maisons, des écoles et des résidences à moins de 1 000 mètres d’une gare de triage et à 300 mètres d’une voie ferrée. Pour ceux qui souhaitent tout de même bâtir dans ces zones, des normes strictes de protection contre le bruit et les vibrations devront être respectées.
« Pourquoi le gouvernement du Québec veut faire ça? On n’a aucune idée », lance le maire de Trois-Pistoles Philippe Guilbert
Le maire a tiré la sonnette d’alarme auprès des différents élus du Bas-Saint-Laurent. Le constat : personne n’était au courant. Le maire critique le gouvernement du Québec d’avoir pris cette décision sans consultation au préalable. 50% de la ville de Trois-Pistoles est située en bordure du chemin de fer. Pour la ville, ce sont des opportunités de développement qui sont loin d’être sur les rails.
« On s’est dit : C’est peut-être lié à ce qui s’est passé à Mégantic, c’est un enjeu de sécurité publique, mais non, pas du tout », précise-t-il, en insistant sur le manque de logique derrière une règle qui affecte autant les petites municipalités que les grands centres urbains.
Certains résidents de Trois-Pistoles expriment leur mécontentement. « 300 mètres, c’est large », s’indigne un citoyen, tandis qu’un autre regrette « c’est dommage qu’on ne fasse pas un sondage au niveau de la population concernée par ces décisions ».
Selon Philippe Guilbert, cette nouvelle réglementation est une approche « fourre-tout » qui ne tient pas compte des particularités des régions. « C’est sûr que si c’était modulé en fonction des endroits, en fonction de la fréquence des trains, etc., on pourrait comprendre », affirme le maire. Il estime que ces règles « mur à mur » nuisent davantage qu’elles n’aident.
L’Union des municipalités du Québec, elle aussi, questionne la sévérité de ces nouvelles règles et craint une hausse des loyers. « Quand tu n’as plus de logement où rester, et que tu dois rester dans la rue. Et à Trois-Pistoles, on en a… malheureusement », témoigne une citoyenne.
Pour Philippe Guilbert, l’impact est déjà évident : « C’est compliqué pour des promoteurs de développer des projets ici. Et en plus, il faut respecter cette contrainte-là. Les conséquences seront, à mon avis, catastrophiques. »
Malgré nos discussions avec le bureau de la députée de Témiscouata–Rivière-du-Loup, Amélie Dionne, celui-ci n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.