Les MRC du Bas-Saint-Laurent se mobilisent pour sauver les emplois en aménagement forestier
Publié le 9 juillet 2024 à 17:21, modifié le 9 juillet 2024 à 17:24
Par: Ariane Boyer
Le projet pilote, qui offre des avantages sociaux aux travailleurs forestiers du Bas-Saint-Laurent, est menacé. Malgré la pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement du Québec refuse de fournir les fonds nécessaires pour maintenir le projet pour la prochaine année.
Les huit MRC du Bas-Saint-Laurent et le Collectif régional de développement ont décidé d’agir. Ils ont investi 100 000 $ pour soutenir les travailleurs forestiers de la région. Cette somme s’ajoute aux 250 000 $ déjà promis par les cinq groupements forestiers, incluant celui du Grand-Portage, portant le total à 350 000 $ pour préserver les avantages sociaux du projet pilote.
David Chouinard, directeur général du regroupement forestier, souligne l’importance de cette initiative : « Question d’assurer des travaux chez nos producteurs forestiers, on ne pouvait pas laisser tomber nos travailleurs. C’est une question cruciale. »
Ce financement vise à préserver les avantages sociaux du projet pilote, largement salué par les travailleurs depuis son lancement en 2020. Cependant, cette action fait suite au refus du ministère des Ressources naturelles et des Forêts de fournir le soutien financier nécessaire. Luc Lavoie, conseiller stratégique à la Fédération des groupes forestiers du Bas-Saint-Laurent, explique : « Au niveau de Québec Emploi, ça a bien été. C’est plus au niveau du ministère des Forêts qu’on a discuté pour obtenir des fonds. »
Le projet pilote jusqu’en 2023, avait touché 101 ouvriers forestiers. Bertin Denis, président du Collectif régional de développement, déplore le manque de soutien gouvernemental : « Je pense que le gouvernement a tout mis ce qu’il avait à mettre lors des dernières négociations avec les employés de l’État. Il ne reste plus rien pour ceux qui sont plus vulnérables, comme nos travailleurs forestiers. »
Selon Luc Lavoie, le projet pilote représente une augmentation de salaire de 19 %, des marges bénéficiaires de 5 %, et les coûts des salaires pour les entreprises équivalant à 70 % de leurs dépenses. Il constate que des organisations comme la leur ne pourront pas payer la facture chaque année. Il ajoute : « La raison qu’on nous donne, c’est que le ministère des Forêts dit ne pas se mêler des conditions de travail. Pourtant, c’est lui qui fixe les taux avec lesquels on paie nos travailleurs. C’est une demi-vérité. »
Lavoie avertit que sans l’intégration de ces conditions de travail, des travailleurs quitteront leurs postes. David Chouinard partage cette inquiétude : « On sort de l’argent pour assurer de l’emploi. À un moment donné, il y a une fin. On ne peut pas toujours sortir de l’argent de nos poches pour assurer nos emplois. »
Les porteurs du projet appellent donc à des investissements de la part de Québec dans la prochaine année pour garantir la pérennité des avantages sociaux et éviter une crise dans le secteur sylvicole.