Les souvenirs, comme les vagues de l’océan… s’effacent tranquillement. Mais certains moments sont marquants. Normand Audet, ex-maire de Maria se souvient très bien de cette journée…

«C’était vraiment effrayant à voir. Puis, en même temps, beau… parce que c’était un peu spectaculaire.»

Spectaculaire est le mot. On a jamais vu les éléments s’aligner comme le 6 décembre 2010. Marée montante, pleine lune, du vent du sud, une pression basse… tout était réuni pour une tempête qui resterait marquée dans les esprits.

«J’ai sorti d’une réunion vers 11h30 et là, j’ai vu ça… Les vagues, ça montait le long du crib en avant de la municipalité. Là, j’ai dit : c’est pas pareil comme les autres fois!»

Depuis, les traces de la tempête ont disparu. On a reconstruit, réaménagé… Si les lieux ont bien changé physiquement, les souvenirs restent encore. Pour cette dame et cet homme croisés tout près d’un des lieux touchés par la tempête du 6 décembre 2010.

«On avait été déménagés. Et on est resté 12 heures dans une place spéciale pour nous autres.»

«50 pieds de la mer… elle a monté beaucoup… c’est sale!.»

Au total, à Maria, c’est près d’une quarantaine de résidents qui ont été déplacés. Des maisons ont été démolies… d’autres, déménagées. D’autres, comme à Carleton-sur-Mer, ont été plus chanceux.

«C’est surtout au niveau du camping. Vous voyez, ici, il y a une partie qu’on voit pas loin du petit chalet blanc. En s’en venant par ici, ça, ça été submergé par l’eau.»

Denis Henry, ex-maire de la ville avoue que bien des travaux ont été faits pour prévenir de futurs événements semblables.

«On a fait de l’ensablement. On a transporté beaucoup, beaucoup de sable ici. Je vous dirais que ça a réglé une partie du problème.»

Par contre, il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Le problème ne fera que s’amplifier… Cette jeune femme se rend à l’évidence:

«Ça pourrait revenir.»

Même l’ex-maire de Maria sait que le réchauffement planétaire jouera un rôle sur la météo… et les tempêtes.

«Je ne pense pas, je suis certain! Certain que ça va revenir… Faut comprendre c’est quoi le changement climatique, ce n’est pas près de diminuer.»

Il faut apprendre du passé et surtout, se rappeler… comme le dit Denis Henry:

«Vous savez, la devise du Québec c’est je me souviens… mais je n’ai jamais compris pourquoi, parce qu’on oublie vite.»