Les fraudeurs plus actifs que jamais
Publié le 8 mars 2021 à 16:01, modifié le 9 mars 2021 à 21:11
Par: Patrick Giguère
Le nombre de signalements de fraude a bondi de 49% dans la dernière année au pays. Et même si le Québec a tourné au ralenti dans les derniers mois dus à la pandémie, force est d’admettre que les fraudeurs, eux, n’ont pas pris de vacances.
Depuis le début de la pandémie, les fraudeurs ne sont pas à court d’idées pour escroquer leurs victimes.
« Beaucoup de fraudeurs ont profité de cette situation-là pour soutirer de l’argent et pour peaufiner leur façon de faire, et ainsi, soutirer de l’argent aux honnêtes citoyens» , mentionne le porte-parole de la Sûreté du Québec pour l’Est-du-Québec, Claude Doiron.
La Prestation canadienne d’urgence (PCU) représente une grande part de ces fraudes.
«Ce sont des gens qui ont laissé trop d’informations en ligne, sur les réseaux sociaux ou autrement, mais toujours est-il que beaucoup de gens, principalement des jeunes de 16-17 ans qui ont été victimes de vol d’identité», soutient-il.
Fort heureusement, Ottawa a promis de rembourser les victimes. La députée fédérale déplore toutefois la lenteur du processus.
« On les redirige vers la SQ ou un service de police local. Ensuite, il faut qu’ils appellent à l’Agence du revenu du Canada et c’est des heures et des heures d’attente au téléphone pour essayer de se sortir de ça. J’ai vu des cas épouvantables » , raconte Kristina Michaud.
Les aubaines sur les animaux de compagnie sont aussi devenues des problèmes courants dans les derniers mois.
«Les gens vont envoyer des avances de fonds, parce que les vendeurs vont demander de l’argent pour défrayer les frais de vétérinaire, de transport de l’animal. Mais finalement, après avoir fait ces avances-là, on perd la trace du vendeur», rapporte monsieur Doiron.
Le confinement y est sûrement pour quelque chose : les arnaques amoureuses prennent de l’ampleur. Et l’expression : l’amour rend aveugle, prend aussi tout son sens.
« C’est des gens qui pensent avoir trouvé l’âme sœur par des contacts en ligne et finalement ces gens-là vont entretenir une relation virtuelle avec leur victime (…) Vous savez, lorsque les gens sont pris dans l’engrenage de l’amour parfois, ils se laissent embarquer et vont envoyer de l’argent à ces fraudeurs-là» , révèle-t-il.
«Le fraudeur qu’est-ce qui fait, c’est qu’il utilise la technologie au maximum pour être capable de se détacher de la fraude en question ou du crime» , commente le sergent à la Gendarmerie royale du Canada au Centre antifraude du Canada, Guy-Paul Larocque.
En plus de brouiller les pistes, ces personnes mal intentionnées se trouvent souvent loin du pays.
« Nos pouvoirs en tant que policiers vont se terminer à la frontière du Canada. Tous les pays fonctionnent avec des frontières et des juridictions(…) C’est certain que les grands défis qu’on va voir face à ça, c’est des délais de temps. Ça va faire que l’enquête va être beaucoup plus longue et ralentie par ces processus-là», ajoute le policier.
Même s’ils se trouvent outre-mer, il faut dénoncer ces escrocs, dit la SQ.
« Nous, on va monter un dossier. On va soumettre ça dans nos banques de données et il va y avoir du partage avec des services de police à l’internationale et auprès de la Gendarmerie royale du Canada par exemple. Et souvent, ça mène à des arrestations », assure monsieur Doiron.