Les foyers de soins du Nouveau-Brunswick : départ du personnel, freiner l’hémorragie
Publié le 5 mai 2023 à 15:09, modifié le 5 mai 2023 à 15:09
Par: Mylene Thomas
Au Nouveau-Brunswick, les foyers de soins manquent plus que jamais de ressources humaines. Bien des employés préfèrent travailler dans d’autres établissements de santé, pour avoir de meilleures conditions de travail.
Dans les 51 foyers de soins de la province, des employés quittent, préférant travailler dans des hôpitaux ou des foyers de soins privés. La raison : des salaires plus élevés, et une charge de travail moins lourde.«Chaque jour, on a des messages disant qu’on a des départs dans les foyers de soin parce que leur surcharge est trop grosse et des meilleures conditions à d’autres endroits avec le salaire qui est là» explique Jason St-Onge, premier vice-président du conseil des syndicats des foyers de soins du Nouveau-Brunswick.
Le personnel restant gère difficilement le manque de main-d’œuvre : tous se retrouvent à devoir en faire plus et à travailler sous pression. «Nos employés, nos membres sont épuisés, beaucoup retournent à la maison les larmes aux yeux donc ça nous touche vraiment au cœur» raconte Jason St-Onge.
Les foyers de soins réclament les mêmes conditions que les autres établissements de santé. «Nous aussi on aurait le droit à notre part de gâteau, des ajustements salariaux des meilleures conditions de travailles puis aussi de trouver des solutions pour le problème de recrutement et de rétention aussi» poursuit-il.
Selon le syndicat, des conséquences se font sentir sur le bien-être des résidents. «On ne peut pas leur donner leurs soins à 100 %, on ne peut pas avec le manque de personnel, on essaye de faire notre possible pour pouvoir faire de meilleurs soins de qualité, ils méritent d’être traités avec dignité et respect.»
Ce sont plus de 200 postes qui sont vacants, ce qui empêcherait l’ouverture de 230 lits. En attendant d’obtenir une place, les personnes âgées doivent rester à l’hôpital, où l’engorgement est important. Selon le réseau de santé Vitalité, 330 à 360 lits dans les hôpitaux sont occupés par des ainés. «Beaucoup d’employeurs ne veulent pas l’admettre, car ils savent les conditions qu’on a dans les foyers de soins, donc avec plus de lits, on va avoir plus de résidents à prendre soin donc ça peut être un peu plus difficile.»
Dans les cinq prochaines années, 400 postes seront possiblement à pourvoir pour soigner et accompagner les ainés. « C’est une crise, on est dans une crise, c’est une urgence qui devrait être réglée assez rapidement» commente le premier vice-président du conseil des syndicats des foyers de soins du Nouveau-Brunswick.