Les fleurs passagères d’Émilie Bernard en montre à Bonaventure
Publié le 28 février 2023 à 18:22, modifié le 28 février 2023 à 17:55
Par: Michel Roussel
Suite au report du vernissage de sa plus récente création, c’est finalement vendredi dernier, en formule 5 à 7, que l’artiste gaspésienne Émilie Bernard dévoilait sa plus récente collection d’œuvres d’art.
Et c’est au Musée acadien du Québec, à Bonaventure, qui, chaque année, se fait un devoir d’exposer le travail d’artistes de la Gaspésie, que vous pouvez, jusqu’à la fin mai, vous imprégner de la finesse et de la délicatesse des œuvres qui composent « Les Fleurs Passagères ». Inspirée par la verdure et les plantes, cette installation incite les visiteurs à poser un regard contemplatif sur des traces de la nature, et ce, par le biais de dessins, sculptures minimalistes et sérigraphies. À la fois simple et extrêmement précise, cette nouvelle collection découle d’une immersion artistique de 3 ans à l’étranger; une expérience qui aura permis à la résidente de Cap-Chat de partager, en images, le fruit de ses observations.
« Cette exposition-ci, elle découle de 3 recherches en résidence de création que j’ai faits entre 2015 et 2018, donc en Islande, à Banff, en Alberta, puis à Bordeaux, en France. Pendant ces 3 résidences-là, je me suis beaucoup intéressée aux végétaux, spécialement, et c’est suite à ces séjours-là que j’ai eu une exposition à monter puis j’ai décidé de rassembler les éléments de recherche » explique l’instigatrice du projet.
Que ce soit la légèreté et l’humanité qui se dégage de chacune de ces conceptions ou leurs dimensions, qui varient selon la proposition, personne n’est indifférent devant la pratique et la démarche de la créatrice. Or, contrairement à plusieurs artistes en arts visuels qui espèrent, peut-être inconsciemment, déstabiliser le public ou l’amener à se questionner, elle préfère lui offrir une expérience basée sur le plaisir et l’appréciation: « Je ne cherche pas à susciter une réaction X chez le public. En fait, moi, j’aime faire des choses qui nous font sentir bien. On me dit souvent qu’il y a beaucoup de douceur dans ce que je fais, donc pour moi c’est un compliment parce que c’est ça que j’ai envie que les gens perçoivent dans mon travail ».
Par ailleurs, en visitant ce corpus, les habitués de l’établissement muséal remarqueront peut-être certains produits de la maison d’exposition puisque l’artiste s’est permis d’incorporer, habilement et subtilement, quelques items appartenant au Musée ce qui ajoute à cette production un léger caractère régional comme le précise la directrice générale du MAQ, Myriam Custeau.
« Quand on demande à un artiste ou une artiste de venir faire une exposition temporaire au Musée, on lui offre la possibilité d’aller dans la réserve d’artéfacts du Musée pour s’inspirer avec les objets de la collection; ce qu’Émilie a accepté. Donc, elle a utilisé certains objets de la collection qu’elle intègre dans son exposition puis pour nous, c’est important, justement, de pouvoir donner une visibilité aux objets de la collection du Musée à travers des expositions temporaires d’artistes comme ça c’est une nouvelle façon de faire et on adore ça ».