À première vue, ce début avril est comme les autres en ce qui a trait au processus de transformation de l’érable. Malgré le coronavirus, la nature suit son cours comme à chaque printemps.« La récolte a débuté, on a commencé à ramasser de l’eau un peu, on a pas bouilli encore, mais on va bouillir d’une journée à l’autre. Présentement on aurait de l’eau pour bouillir, sauf que j’ai des commandes d’embouteillage à faire», mentionne le propriétaire de l’érablière Escuminac, Martin Malenfant.

La pandémie actuelle vient toutefois mettre un frein à la distribution du produit.« Au niveau de tout ce qui est restauration, épicerie fine, les ventes sont vraiment basse, parce que c’est fermé. », explique t-il.

La Covid-19 crée également un casse-tête au niveau des ressources humaines pour l’entrepreneur, qui doit gérer les horaires de ses employés différemment.« Les problèmes que ça occasionne présentement  c’est qu’on a réduit énormément nos effectifs, les employés ne rentrent pas tous aux mêmes heures, justement pour éviter de se rencontrer. », affirme monsieur Malenfant.

L’érablière a remporté la médaille d’or nationale de l’ordre du mérite agricole l’automne dernier. L’établissement est seulement la deuxième entreprise gaspésienne à recevoir cet honneur en 130 ans. Toutefois pas de complaisance pour le propriétaire.« Par les temps qui courent, on ne peut pas se sentir invincible, il faut redoubler d’ardeur, continuer la progression. C’est une belle récompense, je suis très fier de ça, mais faut continuer de travailler pour rester là aussi. », Ajoute t-il humblement.

Même si l’entreprise a reçu les plus hautes distinctions, monsieur Malenfant espère toujours atteindre certains objectifs.« J’aimerais doubler le nombre d’entailles dans les prochaines années, ce serait mon objectif que j’aimerais atteindre. », dit-il.

L’érablière Escuminac continue son petit bonhomme de chemin et s’adapte à la crise. Une belle preuve de réussite locale, malgré les épreuves difficiles.