En Gaspésie, il y a seulement la préfète de la MRC du Rocher-Percé et d préfet de la Haute-Gaspésie qui sont élus par la population et non leurs homologues du conseil des maires.

« C’est comme plus normal que ça ne soit pas les citoyens à partir de leurs droits fondamentaux qui choisissent la personne qui va diriger cette institution-là » , dit un membre de Solidarité Gaspésie, Pierre Michaud.

« Je pense que ça serait le temps de passer à la MRC 2.0 » , s’exclame Yvan St-Pierre.

Le maire de Nouvelle est du même avis. Loin de critiquer le travail des gens en place, il croit que la complexité des dossiers municipaux nécessite désormais une personne dédiée uniquement à cette fonction.

« Pour ma part, on est rendu à ce stade-là. Les MRC sont rendues du gouvernement de proximité et le gouvernement a donné plusieurs responsabilités de développement économique aux MRC. (…) Coté budget, je pense qu’il n’y a pas de prix pour la démocratie. Je pense qu’on pourrait rentabiliser un salaire d’un préfet à temps plein avec les acquisitions qu’on pourrait avoir au niveau régional » , affirme-t-il.

« Pour moi, c’est quelqu’un qui pourrait peut-être accompagner les plus petites municipalités. Parce que, les petites municipalités n’ont pas toutes les moyens pour faire de la représentation politique, de la représentation au niveau des ministères » , explique monsieur Michaud.

Le sujet est loin de faire l’unanimité au sein du conseil des maires de la MRC Avignon. Il s’agit d’un point qui revient régulièrement lors des séances et qui sera de nouveau débattu le 14 avril.

«On s’y penche très sérieusement au conseil des maires. On veut prendre une décision d’ici là pour se préparer aux élections municipales advenant un changement qui s’opère » , relate le préfet, Mathieu Lapointe.

Au Québec, l’élection à la préfecture est permise depuis 2001. Les MRC de Bonaventure et de la Côte-de-Gaspé préfèrent conserver le modèle actuel pour l’instant.

«Nous ce qu’on a fait comme débat c’est de dire dans le contexte, les élus ont voulu garder le choix de dire : s’il ne fait pas le travail, on peut le d’émettre et on va en nommer quelque d’autre, mais présentement, je pense, ce qui l’a ressorti de ça c’est que le modèle qu’on a la fonctionne » , soutient le préfet de la MRC de Bonaventure , Éric Dubé.

« Il y a la question des coûts. Il y a des questions de pouvoirs démocratiques aussi. Quand on arrive à la table du conseil le préfet nommé par ses pairs représente les 5 municipalités tandis qu’un préfet au suffrage universel, il devrait représenter ses électeurs, donc 85 % sont des gens de Gaspé. On n’est pas sûr que ça soit à l’avantage des petites municipalités » , croit le préfet de La Côte-de-Gaspé, Daniel Côté.