Boisson énergisante dans une main, vapoteuse dans l’autre, ces deux éléments représentent bien le nouveau quotidien de plusieurs adolescents gaspésiens.

«J’ai essayé, mais après ça tu ne peux plus arrêter», lance une adolescente rencontrée au Metro de Carleton-sur-Mer.

«Avant je fumais beaucoup, pis ça m’a aidé à réduire mon fumage quand même considérablement», fait remarquer un jeune de 16 ans.

En 2020, 12 % des personnes québécoises de 15 ans et plus fumaient la cigarette et 4 % vapotaient, selon l’Institut de la statistique du Québec.

« On parle présentement que c’est un jeune sur trois de secondaire quatre et cinq qui vapotent. Donc c’est une flambée. Les jeunes qui commencent à vapoter ont 48% plus de risque de développer de l’asthme. (…) Le fait de vapoter ce n’est pas irritant pour la gorge, ça sent bon et ça goûte bon. Ce sont tous des éléments qui amènent les jeunes à vouloir d’essayer », indique Annie Papageorgiou, directrice générale au Conseil québécois sur le tabac et la santé.

Des témoignages qui inquiètent la Santé publique régionale.

«En Gaspésie et aux Îles, on a le taux de cancer du poumon le plus élevé au Québec. Donc, c’est sûr que c’est une préoccupation importante. (…) Je ne vous cacherai pas qu’on a des efforts à faire pour faire la prévention de tout ce qui concerne les dépendances», admet la répondante régionale à la prévention des dépendances de la Santé publique, Sophie Arsenault.

Alors qu’on ne comptait aucun fumeur il y a six ans, ils sont maintenant 41 % des élèves à vapoter à la polyvalente Forimont de Causapscal. Face à ce constat, l’établissement scolaire mettra sur pied des programmes de sensibilisation et de prévention.

«Les élèves de troisième secondaire vont faire de la prévention en première secondaire. Ils vont faire une heure d’animation avec les jeunes. (…) On a un bon espoir quand même. On a des beaux outils pour les aider à cesser », affirme la porte-parole de l’établissement scolaire matapédien, Nancy Dompierre.

Le tabac : une menace pour l’environnement. C’est le thème de cette Journée mondiale sans tabac.

« Il y a environ 90 millions de pods qui se vendent au Canada. Alors si on met les pods bout à bout, on peut faire un aller-retour deux fois entre la Terre à la Station spatiale», illustre Mme Papageorgiou.«Ça a un impact immense sur notre environnement», laisse-t-elle tomber.

Les experts conseillent de parler de cette problématique avec les enfants… et espèrent que ces paroles ne s’envoleront pas en fumée.