Le taux de chômage exceptionnellement bas, mais…
Publié le 8 janvier 2018 à 17:31, modifié le 8 janvier 2018 à 17:34
Par: CIMTCHAU
Les dernières données publiées par Statistique Canada révèlent que le taux de chômage de 4,9% au Québec est à son plus bas depuis 1976. Le Bas-Saint-Laurent fait également bonne figure avec un taux de chômage exceptionnellement bas. Cependant, la situation est loin d’être aussi rose qu’elle peut le paraitre.
Le mois dernier, le ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent, Jean D’Amour, vantait le bas taux de chômage dans sa région, et avec raison. En décembre 2017, le taux de chômage était à 4%, une baisse de 5,5% en un an. Un portrait à première vue encourageant.
«La réalité ce n’est pas ça. La réalité c’est qu’il y a encore des chômeurs, il y a encore des gens qui ne trouvent pas d’emploi», commente le président de la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet, Luc Forgues. Alain Lagacé, coordonnateur d’Action chômage Kamouraska, est du même avis: «En 35 ans je n’ai jamais vu une situation aussi pire que ça.»
Autant les chômeurs que les employeurs émettent un bémol face à cette donnée. «Pour calculer le taux de chômage, on regarde vraiment le nombre de personnes qui sont à la recherche de travail, qu’on divise par la population active, explique l’économiste principale de Statistique Canada, Emmanuelle Bourbeau. Ce n’est pas nécessairement signe de santé de l’économie d’avoir un taux de chômage qui est bas parce qu’il y a d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte.»
En effet, malgré la baisse du taux de chômage, 2 000 emplois ont été perdus au Bas-Saint-Laurent au cours de la dernière année. Ce paradoxe s’explique en partie par le fait que la population active dans la région a chuté drastiquement en 2017. «Ça peut être signe que, par exemple, la population vieilli, que les gens prennent leur retraite, cherchent moins de travail et quittent la population active», poursuit Mme. Bourbeau.
Le coordonnateur d’Action chômage Kamouraska remet carrément en doute la façon de calculer le taux de chômage: «Toutes les industries saisonnières sont fermées et le taux de chômage ce matin vient de baisser de ,3% encore. Est-ce que selon vous c’est normal? Alain Lagacé redoute aussi les prochains mois: «Avec les gens qu’on voit passer ici, des gens qui vont manquer entre deux et trois semaines jusqu’à 15 semaines de chômage, je vous assure que ça touche au moins 75 à 80% des travailleurs saisonniers.»
Certains chômeurs vivront le « trou noir » dès le mois de février.