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Le procès de Brandon Metallic vu par une ancienne juge

Publié le 8 février 2024 à 16:13, modifié le 9 février 2024 à 08:09

Par: Louis-Philippe Morin

La poussière retombe tranquillement après la fin du procès très médiatisé de Brandon Metallic. Les acteurs autour du dossier ont donné leur opinion… d’autres ont aussi suivi tout ce dossier de près. C’est le cas de Nicole Gibeault, ex-juge de la Cour du Québec… La magistrate à la retraite affirme que la cause de Brandon Metallic l’a passionné… elle porte un regard extérieur intéressant.

Quand on demande à Nicole Gibeault, ex juge de la Cour du Québec, ce qu’elle pense du fait qu’un accusé se défend seul et, qu’en plus, il n’assiste presque pas aux audiences, voici qu’elle répond:

« C’est déstabilisant de voir qu’un accusé ne veut pas participer. Mais, parce qu’on est formé pour faire face à toute situation plausible dans une salle de cour, il ne faut pas oublier que l’accusé n’est pas obligé d’être représenté. C’est son choix. Par contre, on sait très bien, en tant que juge, qu’il y a des difficultés énormes dans les procédures… »

Tant qu’à elle, le juge Deblois a pris les bonnes décisions pour que le procès, même si la défense était vacillante.

« On ne veut pas avoir une décision sans être certain de fermer toutes les portes et les fenêtre à une intervention quelconque à la cour d’appel… qui pourrait dire : « vous n’avez pas respecté les droits de l’accusé et on recommence. » Parce qu’un procès, on ne veut pas que ça recommence. Surtout quand ça dure des jours, des semaines et des mois. Alors, on veut s’assurer que la saine administration de la justice l’emporte. »

Madame Gibeault est d’avis que le juge a bien fait de rappeler au jury, à quelques reprises, de ne pas prendre l’absence ou le silence de Brandon Metallic en cour en considération lors de leur jugement…

« Est-ce que ça peut leur avoir trotté dans la tête? C’est une question… une réponse à un million de dollars. C’est sûr qu’un moment donné, on peut tous penser que ça a circulé. Mais, c’est pour ça qu’il y a eu des avis répétés. Et, c’est le fait de répéter les avis que vous ne devez pas, vous ne pouvez pas prendre ceci en considération pour rendre un verdict. Mais, le reste, ce qui se passe derrière les portes closes, on ne sait pas. »

Finalement, la magistrate à la retraite croit qu’il sera difficile pour l’accusé de faire appel.

« On peut permettre à tout le monde d’aller en appel. C’est un droit fondamental qu’il faut respecter. Il faut quand même le faire dans le cadre de la loi. Non, ça ne sera pas facile. Il faut qu’il soulève quelque chose. Pas juste dire : « je n’aime pas ça, je n’aime pas la décision, tout le monde est tout croche ou je n’aurais jamais dû être trouvé coupable. » Ça, c’est n’importe quoi. Il faut vraiment soulever des points de droit dans cette décision-là. Parce qu’une décision rendue par le jury, c’est loin d’être facile… même quand il y a des procureurs des deux côtés. Il faut soulever vraiment, des points de droit, pour avoir droit à une possibilité d’appel. »