Le «pire des scénarios» se dessine pour la cimenterie McInnis, qui pollue plus que jamais
Publié le 21 novembre 2022 à 16:43, modifié le 21 novembre 2022 à 16:43
Par: Patrick Giguère

Pour une deuxième année consécutive, la cimenterie McInnis de Port-Daniel-Gascons arrive au sommet des plus grands pollueurs du Québec.
Selon le Bureau d’enquête, en 2021, la cimenterie de Port-Daniel en Gaspésie a émis plus de 1,4 million de tonnes de gaz à effet de serre. Elle dépasse ainsi de plus de 200 000 tonnes de GES le deuxième plus grand pollueur en la matière, soit la raffinerie Jean-Gaulin à Lévis.
«En ce moment, la cimenterie émet près de 6% des émissions industrielles du Québec. À elle seule, elle émet une fois et demie tout le transport aérien du territoire du Québec pis c’est à peu près 5% du transport routier», énumère le porte-parole d’Environnement Vert Plus, Pascal Bergeron.
Bien que cette nomenclature de l’environnementaliste ait de quoi étonner, ces données ne sont pas coulées dans le béton, puisque la cimenterie, inaugurée en 2017, n’a toujours pas atteint son plein rendement.
«On sait que la trajectoire de la cimenterie à pleine capacité est plutôt de deux millions de tonnes de GES. Ce qu’on sait du reportage de TVA Nouvelles c’est qu’on planifie du côté de la direction de la cimenterie atteindre la pleine capacité de production autour de 2027», mentionne-t-il.
En 2014, la porte-parole de l’époque avait déclaré qu’il était faux de prétendre que la cimenterie serait dans la liste des plus grands pollueurs de la province. Le temps lui a donné tort et le pire scénario est à venir.
Depuis 2019, la cimenterie McInnis augmente ses émissions d’environ 200 000 tonnes chaque année. Bien que ce chiffre puisse sembler préoccupant, la Santé publique tient à rassurer la population.
«Le CO2 lui-même pour la santé humaine pas pour les concentrations qui vont se retrouver dans l’atmosphère, mais ça cause le réchauffement climatique. Ca va accélérer l’érosion, les vagues de chaleur et tous les aléas des vecteurs des maladies comme les tiques », relate le conseiller en santé environnemental à la santé publique de la Gaspésie, Louis-Charles Rainville.
Appelé à commenter la situation, le maire de la municipalité a décliné notre demande d’entrevue.
L’usine a reçu cinq avis de non-conformité et elle est sous le coup d’une ordonnance du ministère de l’Environnement depuis septembre pour l’obliger à cesser d’émettre des poussières collantes et autres contaminants qui ne respectent pas les normes, après une série de plaintes et de signalements depuis 2020.